Après l’abandon du projet du centre aquatique de Aorai, le ministère des Sports a lancé une étude sur l’utilisation du site de Tipaerui pour les Jeux du Pacifique 2027 à Tahiti. La piscine actuelle pourrait être réhabilitée, en version 25 ou 50 mètres, et un bassin temporaire en inox va surtout être importé. Il sera probablement réimplanté après la compétition dans une autre, voire deux autres communes.
Où plongeront les nageurs des prochains Jeux du Pacifique ? Une question des plus importantes dans l’organisation de l’évènement, qui se déroulera à Tahiti en 2027. Et une question qui reste en suspens depuis que la ministre des Sports, Nahema Temarii, a annoncé que le projet de nouveau centre aquatique, prévu par le gouvernement Fritch à Aorai, ne verra pas le jour. À l’heure actuelle, c’est bien sur le site de Tipaerui, où se trouve la piscine municipale de Papeete construite pour les jeux de 1971 et réutilisée pour ceux de 1995, que le Pays veut voir se tenir les épreuves. Impossible en l’état, puisque la piscine, son bassin trop court, ses courants perturbateurs, ses équipements défraîchis, et ses fondations branlantes ne sont plus aux normes. La compétition océanienne requiert en outre un deuxième bassin pour l’échauffement et la récupération des athlètes. Aorai ou pas, de grands travaux doivent quoiqu’il arrive être envisagés.
Les autorités, via l’IJSPF, vont donc lancer des études préliminaires et de faisabilité sur le site de Tipaerui. Comme annoncé en décembre dernier, il est question d’acheter et de faire venir un bassin en inox, comme ceux qui sont utilisés dans de nombreuses compétitions internationales. Reste à savoir comment l’utiliser, la structure étant démontable, mais pouvant aussi être « pérennisée » sur un site donné. Plusieurs scénarios sont d’ores et déjà sur la table.
Tipaerui… ou à défaut Mamao
Le premier, serait l’implantation définitive d’un bassin de 50 mètres aux normes olympiques aux côtés de la vieille piscine qui serait réhabilitée en bassin de 25 mètres, idéal pour l’échauffement. Le scénario sera étudié, mais est déjà considéré comme le moins pertinent par la ministre, qui souhaite une « décentralisation des infrastructures ».
C’est ce que permet le deuxième scénario évoqué dans la note de synthèse de l’étude. Il s’appuie lui aussi sur un nouveau bassin en inox mais qui ne serait placé que temporairement sur le site de Tipaerui. Après les épreuves, il serait démonté, puis déplacé pour être réimplanté soit sous son format initial soit sous la forme de deux bassins de 25 mètres, dans une ou deux communes dépourvues de piscines. Un troisième scénario envisage même la mise aux normes du bassin existant de 50 mètres – une opération très lourde, vu l’ancienneté de la structure et les exigences olympiques, qui tablent sur 10 couloirs de 2 mètres de profondeur – et le déploiement à ses côtés d’un bassin temporaire de 25 mètres pour l’échauffement. Bassin qui serait, lui aussi, redéployé ailleurs à Tahiti pour en faire une nouvelle piscine municipale.
Dans tous les cas l’idéal serait bien sûr que les deux bassins de 50 mètres puissent être posés côte à côte le temps des épreuves. Nahema Temarii, qui semble pencher pour l’option d’une transformation du bassin actuel en bassin d’échauffement de 25 mètres, note que les experts pourraient juger cette juxtaposition impossible à Tipaerui. Un terrain du Pays est certes libre entre la piscine et l’embouchure de la rivière, mais il doit être à même de supporter une structure de 3 000 mètres cubes d’eau, des équipements sportifs voire des gradins. Si le terrain ne faisait pas l’affaire, c’est à Mamao qu’aurait lieu l’épreuve.
Pas sûr de trouver un bassin d’occasion
Quoi qu’il en soit, « il faudra » que le Pays fasse l’acquisition d’un bassin démontable. Une idée que lui avait soufflée la Fédération de natation voilà de longs mois, quand elle a « entendu que les bassins d’échauffement de Paris 2024 étaient ces bassins éphémères » et allaient être vendus après les Jeux. La fédération souhaitait voir le Pays se positionner rapidement pour récupérer ces bassins en cours de déploiement en région parisienne. Mais ça ne serait « pas possible pour le moment » selon la ministre qui précise qu’à trois ans des épreuves, « on n’est pas en capacité de l’acquérir ni de le monter ». Il n’est, bien évidemment, pas question « de repousser cet achat dans le temps et de ne pas en avoir du tout », mais il faut d’abord attendre le résultat des études.
Cet achat, chiffré en décembre dernier, à 200 millions de francs sans le transport et l’installation, ne peut donc pas être acté pour le moment avec Paris 2024. Très demandées par les communes de l’hexagone, les bassins des JO pourraient donc ne plus être disponibles. Pas de quoi paniquer, assure la ministre qui projette, si besoin, de faire directement appel à l’entreprise italienne Myrtha Pools qui les construit. Quitte à payer plus cher pour du neuf.