Dans la nuit de vendredi à samedi dernier, le service du contrôle aérien de Tahiti-Faa’a a été interrompu de minuit à trois heures du matin, provoquant un retard de trois heures au départ d’un vol ATN. Un événement exceptionnel, assure Gilles Perbost, le directeur de la navigation aérienne au sein du Service d’État de l’aviation civile. Douze nouveaux aiguilleurs du ciel vont renforcer l’effectif entre juin et décembre 2025.
Vendredi soir, un des quatre contrôleurs qui se relaient à la tour de contrôle par période de 8 heures a notifié son absence « inopinée », et il n’a pas été possible de le remplacer dans le respect des temps de repos de chacun. Ce soir-là, les contrôleurs présents ont pu assurer le départ et l’arrivée de 6 vols sur les 7 prévus, « avec des retards très faibles. » Mais c’est rare : « On a toujours des contrôleurs qui sont très professionnels, et on trouve toujours quelqu’un qui est volontaire » pour compléter l’effectif nécessaire.
Il est exact que ce service, qui compte normalement 35 contrôleurs aériens, est actuellement en sous-effectifs : « On a eu des départs anticipés de contrôleurs vers d’autres affectations », explique Gilles Perbost.
12 nouvelles recrues opérationnelles d’ici à la fin de l’année
Mais il souligne que 27 recrutements ont été effectués depuis 2020, dont la plus grosse partie en 2023, et 12 nouvelles recrues seront opérationnelles d’ici à la fin de l’année : 4 d’entre elles auront terminé en juin leur formation pratique de 15 mois, 4 autres en décembre, et 4 transferts sont également prévus avant la fin du second semestre.
Il faut rappeler qu’on ne s’improvise pas aiguilleur du ciel : il faut avoir un niveau Bac+2, être bilingue français-anglais et être en bonne forme physique pour prétendre intégrer l’École nationale de l’Aviation civile à Toulouse, pour un cursus de 3 ans suivi d’une formation de 15 à 18 mois. L’une des particularités de cette formation est la double qualification requise pour travailler sur la plateforme aéroportuaire de Tahiti-Faa’a : pour la tour de contrôle et pour le « centre en route », qui contrôle le survol par tous les aéronefs dans une zone cinq fois plus grande que la ZEE.
Pour les compagnies qui empruntent notre espace aérien sans se poser au fenua, une interruption du travail de la tour oblige les appareils à se dérouter. Autre particularité de la plate-forme de Faa’a : les contrôleurs aériens gèrent différents flux de trafic aérien qui, ailleurs, sont séparés : international, inter-îles, mais aussi militaire et aéro-club.
« Il est possible que le trafic aérien soit momentanément contraint » dans un futur proche, ajoute Gilles Perbost, surtout d’ici au mois de juin. Le service d’État de l’Aviation civile travaille avec les compagnies aériennes et ADT pour « limiter la gêne occasionnée », selon l’expression consacrée.