L’intersyndicale a salué ce mercredi des avancées dans les négociations avec la direction d’ADT. Un terrain d’entente a été trouvé sur les salaires, de nouvelles propositions ont été faites sur la question des RH… Pas d’emballement, prévient Cyril Le Gayic de la CSIP, qui espère la signature d’un protocole avant la fin de la semaine plus que lors de la réunion de ce jeudi. Du côté des agents de sûreté, moins d’évolution, mais là aussi une invitation à négocier ce jeudi. Patrick Galenon dit vouloir repartir du bon pied avec les direction des deux sociétés concernées.
Le bout du conflit semble enfin se dessiner pour les agents d’ADT, en grève depuis 17 jours. Certes, aucun protocole n’a été signé, ce mercredi, malgré un nouveau round de négociations entre l’intersyndicale et la direction du gestionnaire de l’aéroport. Mais les discussions, qui avaient pris près d’une semaine à démarrer après le dépôt du préavis, et qui s’étaient plusieurs fois soldées par des oppositions frontales les jours suivants, semblent enfin s’être apaisées. « On a bien avancé », confirme Cyril Le Gayic, de la CSIP qui a participé à ces nouveaux échanges aux côtés de Patrick Galenon (CSTP – FO), Lucie Tiffenat (Otahi) ou Atonia Teriinohorai (O Oe To Oe Rima).
Le syndicaliste regrette tout de même un « retour tardif » de la direction après la réunion de samedi. « On a eu leur proposition que mardi » mais ça n’a pas empêché « d’avancer » dit-il. « Sur le premier point, sur la grille salariale, les revalorisations et les minima, on est tombé d’accord, maintenant on est en train de développer sur les autres points : la gouvernance RH, la sécurité, le harcèlement, liste le secrétaire adjoint de la confédération, majoritaire chez ADT. J‘ai demandé aux représentants de finaliser les contre-propositions pour qu’on puisse envoyer et avancer plus rapidement qu’aujourd’hui. »
Une nouvelle rencontre est donc prévue dès jeudi à 14h30. Avec un espoir de signature de protocole ? « Je ne pense pas, mais espérons-le d’ici ce weekend », répond Cyril Le Gayic. Parmi les nœuds de ce conflit, la personnalité et l’action de l’actuelle directrice des ressources humaines, cadre qui a traversé les nombreux changements de direction à la tête d’ADT et dont les caricatures peu flatteuses habillent les pancartes des grévistes à l’entrée du terminal. Les militants demandaient, plus ou moins clairement suivant les interlocuteurs, son départ ou son transfert à un autre poste. L’intersyndicale a désormais proposé de revoir la distribution des compétences entre la DRH et la direction technique opérationnelle de la société. « Si il y a une possibilité de séparer mieux les pouvoirs, c’est déjà une grande avancée », reprend le syndicaliste, qui tient à rappeler, à destination des usagers de l’aéroport, que les grévistes, « ne se battent pas pour de la rémunération, mais des principes, pour que ça se passe mieux ».
Chez les agents de sûreté, le conflit a « assez duré »
À quelques mètres de ce premier piquet, une grande banderole A Tia i Mua, syndicat qui ne fait pas partie du collectif en mouvement à ADT, à Newrest ou à l’OPT, flotte sur les tonnelles des grévistes de Tahiti Sûreté et South Pacific Sécurité. Ce jeudi, cela fera dix jours que le conflit a débuté dans les deux sociétés prestataires d’ADT, obligeant les compagnies aériennes à réorganiser une partie de leurs programmes de vols et de leur service de fret. Et de ce côté, rien n’indique que la reprise du travail est pour bientôt.
Les dernières rencontres avec la direction n’avaient rien donné, mais Patrick Galenon espère que la réunion prévue ce jeudi matin à 9 heures permettra de repartir du bon pied. « Il y a un malentendu dès le départ : on demandait une augmentation de salaire et un treizième mois et ils ont mélangé avec des discussions sur les carences et l’ancienneté, explique le chef de file de la CSTP-FO, cosignataire du préavis. Aujourd’hui chacun fait en sorte qu’on sorte de ce conflit qui a à mon sens assez duré ».
Une journée pleine d’enjeux sociaux, donc, ce jeudi, puisqu’en plus des négociations à ADT et dans les sociétés de sûreté, Newrest, dont les locaux se trouvent à quelques centaines de mètres de l’aéroport, tentera d’éviter le départ d’un nouveau mouvement avant vendredi.