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Tahiti ti’a mai : l’éternelle querelle des anciens et des modernes

©Facebook Heiva i Tahiti Officiel

Dimanche soir à To’ata s’est achevée la première partie du festival Tahiti ti’a mai, qui célèbre les 140 ans du Heiva i Tahiti. Libérées des contraintes du règlement du Heiva, les prestations étaient déroutantes pour certaines, plus classiques pour d’autres. Mais la fonction de l’art n’est-elle pas d’interpeller et de faire passer un message ?

Pour les 140 ans du Heiva i Tahiti, les groupes de chant et de danse ont tous donné le meilleur d’eux-mêmes. Jean-Marie Biret, chef de la troupe Manahau Tahiti, voit le Heiva comme « une rencontre artistique où l’on met en valeur, on s’inspire de nos traditions pour se dépasser et parler de notre pays, de notre histoire ». Les efforts déployés par les troupes chaque année sont « colossaux » et le résultat est très attendu. Le festival regroupait 14 formations de danse et 9 groupes de chant traditionnel qui comptent chacune environ 70 artistes…  « Chacun est à l’affût, on attend qu’une chose, c’est d’être ébloui, » raconte Jean-Marie qui a fêté les 20 ans de sa troupe l’année dernière :

Des surprises plus ou moins bien accueillies 

Les prestations de certains groupes de danse et aussi de chant ont surpris. Dans l’ensemble le public a accueilli ces innovations de manière positive mais certains, plus conservateurs sans doute, sont sortis de l’enceinte de To’ata lors de la prestation de la troupe O Tahiti E, par exemple. L’orchestre formé pour ce spectacle incluait des instruments occidentaux. Marguerite Lai, qui dirige la troupe, réagit :

En musique on a retrouvé un accordéon au sein du pupu himene Reo Papara. Lors de la prestation de Manahau Tahiti, une demande en mariage authentique et inattendue. On a pu voir des téléphones, des masques, et de la danse moderne avec la troupe Hanatika. Hirohiti Tematahotoa à la tête de cette formation a réagi aux critiques sur les réseaux sociaux en rappelant le contexte de « festival » et appelé les plus critiques à plus de respect envers les artistes qui préparent leur prestations « pendant des heures, des jours, des mois. » Y a-t-il vraiment matière à débat? Bien que la consigne ait été de respecter l’esprit habituel du festival, les prestations n’étaient pas sanctionnées de notes et chacun a gagné à élaborer ces spectacles pour simplement les partager. « Intéressant » pour Jean-Marie Biret, « cela montre bien que les personnes qui font la musique et la danse en Polynésie n’ont pas de limite, ils peuvent faire des choses extraordinaires. Et c’est toujours tourné vers le beau ou quelque chose qui nous fait réfléchir.  » 

Les soirées sont rediffusées par les télévisions mais les troupes se répartissent également lors de prestations dans les communes de Mahina (les 15, 16 et 17 juillet), Faaa (du 15 au 24 juillet) et Teva i Uta puis au marae Arahurahu à Paea (tous les week-ends du 17 juillet au 1er août) et au musée de Tahiti et des îles (le 7 août). Toutes les informations sont à retrouver sur le site de la Maison de la Culture.

©Facebook Vini – Marguerite Lai, O Tahiti E

©Tahiti scope – Hitireva

©Facebook Heiva i Tahiti Officiel – Jean-Marie Biret, Manahau Tahiti

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