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Tahiti Tourisme cherche un remplaçant pour Jean-Marc Mocellin

Après un mandat de cinq ans marqué par la crise Covid et une reprise exceptionnelle du secteur, qui établit ces temps-ci de nouveaux records, Jean-Marc Mocellin quittera « comme prévu » Tahiti Tourisme au mois de mai pour prendre sa retraite. Le GIE vient de lancer un appel à candidatures pour le remplacer et un cabinet de recrutement spécialisé a été mandaté pour aller dénicher des profils intéressants. Il s’agit de trouver, au fenua ou ailleurs, un professionnel de l’hôtellerie ou de la gestion touristique, qui serait à la fois un fin connaisseur de la Polynésie et un spécialiste du développement durable, virage stratégique que veut prendre le secteur.

« Cinq ans, c’était ce qui était convenu ». C’est début 2020 que le conseil d’administration de Tahiti Tourisme, et la ministre en charge du secteur à l’époque, Nicole Bouteau, font appel à Jean-Marc Mocellin pour prendre la direction du groupement d’intérêt économique (GIE). L’ancien directeur de l’Intercontinental Tahiti, rappelé de Nouvelle-Calédonie où il gérait la stratégie touristique de la Province Sud, quittera donc « comme prévu » son poste au mois de mai 2025. Pas de retour envisagé dans le privé pour celui qui avait passé 17 ans sein de IHG, le groupe propriétaire des franchises Intercontinental, Regent ou Holiday Inn : l’intéressé assure vouloir « prendre du temps pour lui », et donc sa retraite.

Les chiffres du tourisme au plus haut

Une décision déjà partagée avec la présidence, qui gère le portefeuille du tourisme, et où on indique ne pas avoir poussé vers la sortie ce professionnel qui a « très bien travaillé » pendant ces cinq années. Jean-Marc Mocellin avait même été retenu par la manche quand il avait évoqué la possibilité d’un départ dès 2024. Il faut dire que le dire que le successeur de Paul Sloane qui a pris son poste en avril 2020, alors que le tourisme international rentrait dans une hibernation pandémique et que le secteur se préparait à une nouvelle traversée du désert, après celle de la crise de 2008. Tahiti Tourisme n’en est pas le seul artisan – loin de là – mais le fait est que l’activité polynésienne a connu une reprise beaucoup forte que celle des destinations concurrentes. Et que les chiffres actuels du secteur font briller le bilan de ce quinquennat.

La semaine dernière, l’ISPF confirmait que 2023 a marqué un record absolu en termes d’arrivées de passagers et de recettes touristiques. 2024 semble vouloir faire encore mieux : la fréquentation touristique était en hausse de 2,1% entre janvier et septembre par rapport à l’année précédente, et le revenu moyen par chambre en bond de plus de 10%. « Ça a été une période très motivante, on était en pleine crise et on a fait je crois beaucoup de choses pour s’en sortir », commente Jean-Marc Mocellin. Tout n’est pas rose dans le secteur, où le taux de remplissage des chambres a légèrement baissé – toujours près de 70% depuis le début de l’année – les projets de nouveaux hôtels peinent à se concrétiser, et certains professionnels s’inquiètent – comme souvent – des niveaux de réservation pour les prochains mois… Mais le directeur général, qui animera sa dernière conférence annuelle en février, estime pouvoir partir « en pleine confiance » dans l’avenir du tourisme polynésien.

« Hautes responsabilités dans le tourisme, et « attachement à la destination »

Le GIE, qui compte 46 salariés et représente plus de 150 acteurs publics et privés du secteur, a donc d’ores et déjà lancé les travaux pour lui trouver un remplaçant. Un appel à candidatures public a été lancé ce lundi et court jusqu’au 15 janvier, et un cabinet spécialisé – Michael Page, le même qui avait proposé Jean-Marc Mocellin courant 2019 – a été chargé de sélectionner les profils les plus intéressants. Le président du conseil d’administration Bud Gilroy et la présidence du Pays devrait ensuite mettre sur pied un jury pour départager les candidats avant la prise de fonction du nouveau directeur, prévue le 15 mai. Parmi les critères de sélection : l’expérience de « hautes responsabilités dans le domaine du tourisme », si possible dans un organisme de marketing de destination, un « attachement à la destination Tahiti et ses îles » – la maitrise du tahitien en plus de l’anglais et du français serait un « atout supplémentaire » -, les capacités de gestion d’équipe et de situation de crise… Ainsi que des compétences en matière de développement touristique durable, axe principal de la stratégie Fāri’ira’a Manihini 2027.

Une stratégie élaborée sous l’ancienne mandature après une large concertation des professionnels du secteur et des populations les plus concernées par le développement touristique, et qui fixait d’abord un « plafond » de 300 000 visiteurs par an au fenua. Moetai Brotherson, à sa prise de fonction, avait tout de suite pris le contre-pied de ce cap en parlant de 600 000 touristes à l’horizon 2030. L’objectif a été, plus récemment, assoupli : l’idée serait de doubler les recettes touristiques sur la période. Quoiqu’il en soit, le futur directeur de Tahiti Tourisme, justement là pour assurer les opérations et de promotion et de structuration pour appliquer la stratégie fixé par le politique, aura des ambitions à concrétiser.

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