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Tarif de la consultation : les médecins généralistes veulent rattraper le coût de la vie

Alors que les médecins généralistes en métropole font grève depuis deux semaines, en Polynésie aussi on constate un certain mécontentement. La revalorisation de plusieurs consultations reste en suspens. Tout comme le système de déclaration du médecin traitant, mis en pause jusqu’à la fin de l’année. Le point avec le président du Syndicat des médecins libéraux de Polynésie française, Didier Bondoux.

Les généralistes métropolitains ont reconduit leur mouvement de grève ; l’une de leurs demandes principales est la revalorisation du tarif actuel de 25 euros (2 983 fcfp). En Polynésie, l’augmentation de 200 F de la consultation, en octobre dernier, symbolisait la reprise du dialogue entre les médecins libéraux et la CPS : la consultation était à 3 600 francs depuis 11 ans, et son passage à 3 800 Francs était dans les tuyaux depuis plus de sept ans, rappelle le Dr Didier Bondoux, président du syndicat des médecins libéraux. Mais d’autres augmentations sont toujours en attente, explique-t-il, bloquées notamment par l’inaction de l’Arass.

Le Dr Bondoux réfute l’argument comme quoi les médecins « devraient » quelque chose à la société parce que les études sont « gratuites » : « C’est faux, les études ne sont pas gratuites, et loin s’en faut. Et en tant qu’internes et externes des hôpitaux nous servons à faire fonctionner les hôpitaux, et tout ça pour une rémunération qui est effectivement proche de zéro. »

Frais fixes en hausse, vocations en baisse

Didier Bondoux demande à ce que le tarif de la consultation soit mis en phase avec le coût de la vie : « Nos frais fixes ont évolué, les salaires de nos secrétaires ont évolué, tout a évolué sauf le tarif de la consultation médicale. » Et ici aussi, le système se prépare des lendemains qui déchantent, puisque l’exercice de la médecine générale n’attire plus les jeunes médecins.

Le système du médecin traitant, une expérience peu concluante ? 

Autre sujet pour les généralistes en Polynésie, le système du médecin traitant entré en vigueur en janvier 2021, puis suspendu pour un an depuis le 1er janvier 2023. Un nombre insuffisant de patients avaient choisi leur médecin traitant, et le gouvernement doit présenter un nouveau texte à l’assemblée sur le sujet. Mais les patients ne sont pas seuls en cause. Pour le Dr Bondoux, « c’est un carcan administratif qui pour nous n’a pas lieu d’être ici en Polynésie, même si on peut comprendre la finalité de la chose. Quand un patient va voir un spécialiste, même en dehors d’une demande d’un généraliste, ce qui compte c’est le retour d’information, ce qui n’est quasiment jamais le cas, en particulier dans le domaine du public, et on espère que les choses vont s’améliorer. »

En revanche, le Dr Bondoux se veut rassurant sur l’impact de la saturation actuelle de certains hôpitaux métropolitains sur les Polynésiens en évacuation sanitaire. Les hôpitaux de destination respectent les plannings qu’ils fixent, dit le médecin qui accompagne régulièrement des patients en métropole.

 

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