Food court et bar à cocktails, nouvelle salle d’embarquement et nouvelle voie d’accès à la piste, création de parkings à ATR et réfection de ceux des jets… La direction d’ADT a fait un point ce mardi sur les 4,3 milliards de francs de chantier livrés, lancés ou en préparation sur la plateforme de Tahiti Faa’a entre 2024 et 2026.
Tahiti – Faa’a est toujours en « transition ». C’est ce qu’a voulu rappeler ce mardi matin la direction d’ADT, qui chiffre à 4,292 milliards de francs le « programme d’investissement structurant » lancé depuis quelques mois et qui doit se terminer d’ici 2026. Des travaux financés par la société gestionnaire de l’aéroport international, mais dont l’amortissement a été « garanti » par l’État, en vue du renouvellement de la concession début 2027.
Il ne s’agit donc pas de la grande rénovation attendue depuis de longues années, et pour laquelle Egis come ses concurrents feront de nouvelles propositions dans les mois à venir, mais de plusieurs équipements et chantiers qui touchent toutes les zones de la plateforme. Certains ont déjà été livrés, comme le nouveau Food court inauguré en septembre dans l’aérogare, le nouveau deck et les nouveaux comptoirs de la salle d’embarquement internationale, la rénovation de certains blocs sanitaires, qui en avaient sérieusement besoin, la façade créée avec le Centre des métiers d’art et qui a été installé juste avant les JO… Ou les portiques parafes, déjà équipés et bientôt mis en service. Mais plusieurs autres projets, dont certains sont attendus de longue date par les compagnies, vont être lancés dans les prochains mois.
600 millions pour une nouvelle salle d’embarquement
Côté terminal, un nouveau bar « à cocktail et à bière » doit être ouvert côté international, de nouveaux espaces seront offerts aux loueurs de voitures, le food court de l’Aviation va être relooké… Mais c’est bien la salle d’embarquement domestique qui doit subir une rénovation de fond en comble, entre mars 2025 et mars 2026. Un chantier à près de 600 millions de francs, qui s’attaque aux murs, plafonds, sols, climatisation, sièges, et décoration de la pièce où s’installera un nouveau commerce, une fontaine à eau ou un espace enfant. Surtout, quatre portes d’embarquements – contre trois aujourd’hui – doivent être créées avec pour chacune des espaces de pré-embarquement qui doivent optimiser l’accès des passagers aux avions sur le tarmac.
Un tarmac qui va lui-même connaitre d’importantes transformations, déjà annoncées, avec la construction, d’ici 2026 d’une nouvelle bretelle d’accès à la piste pour les avions. Cette deuxième taxiway doit permettre de dégager de l’espace pour les ATR, de plus en plus à l’étroit avec l’arrivée d’Air Moana et le développement de la flotte d’Air Tahiti. De sept appareils, la zone de parking pourra en accueillir onze, moyennement pour certains passagers quelques dizaines de mètres de trajets en plus… Et même 15 en comptant les positionnements possibles sur les postes de stationnement gros porteurs. Ces derniers doivent d’ailleurs bénéficier d’une réfection d’ici mars 2025.
Les compagnies devront s’adapter aux chantiers
Autant de travaux qui nécessitent des « discussions » déjà en cours avec les compagnies pour adapter leur activité et peut-être leur programme de vol aux contraintes des chantiers. Moetai Brotherson avait d’ailleurs cité ces projets comme des facteurs de « congestion » de Tahiti – Faa’a, surtout si des fréquences internationales supplémentaires venaient à être validées. ADT explique de son côté que « tout sera anticipé et travaillé pour accommoder les besoins de tout le monde ».
Son directeur insiste en tout cas sur le fait que l’intérêt de ces chantiers dépasse de loin l’horizon du renouvellement de concession. « Les travaux que l’ont fait sont structurants et on fait l’objet d’une validation par l’État bien entendu, précise Gwenvael Ronsin Hardy. Ce sont des investissements sur le long terme dont l’aéroport a besoin : on manque de parkings sur le domestique. C’était nécessaire et c’est pérenne sur le long terme ».
Interrogé sur la création de nouveaux modes d’accès aux avions – la circulation encadrée sur le tarmac est jugée dangereuse et coûteuse par les compagnies – le responsable botte en touche. « On fait avec les contraintes opérationnelles et les surfaces que l’on a sur la plateforme », explique-t-il. Des navettes demanderaient d’écarter davantage les avions au parking, et donc d’en positionner moins sur la même zone. Des passerelles mobiles, elles aussi coûteuses, paraissent « inadaptés » vu la configuration du site de stationnement et la proximité des hangars.