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Taruia Krainer, comme au bon vieux temps

Homme fort du peloton amateur dans les années 2010, Taruia Krainer a participé au championnat de France de cyclisme sur route, vendredi en Normandie. S’il n’a pas terminé la course comme il l’espérait, à l’instar de son coéquipier tahitien Léo Cazaubiel, le coureur de Pirae s’est rappelé au bon souvenir de ses anciens adversaires et entraîneurs, côtoyés pendant des années sur les routes de France. Il regarde désormais vers les championnats du monde Grand Fondo, prévus fin août au Danemark, puis le Tour de Tahiti.

Il n’avait plus remis les pieds sur un championnat de France depuis 2018. À l’époque, Taruia Krainer connaissait le crépuscule de sa carrière amateur en métropole, après une dizaine d’années à cueillir des bouquets de prestige en Élite, dont Paris-Tours Espoirs en 2012, le Circuit des deux provinces en 2017 ou les Trois jours de Cherbourg en 2018, mais sans être parvenu à passer pro, malgré deux stages dans l’équipe Europcar (aujourd’hui Total-Energies). Vendredi, c’est donc avec un doux parfum de bons souvenirs qu’il s’est présenté au départ du championnat de France, pour 166 kilomètres de course au milieu des meilleurs amateurs français.

« Ca me manquait beaucoup, j’avais vraiment envie de retrouver ces sensations, de frotter en peloton », raconte le coureur de désormais 33 ans, passé par certains des meilleurs clubs français de DN1. Habitué de ce type de course, il avait motivé un autre Tahitien, Léo Cazaubiel, à prendre le départ. « Je savais qu’il était sur place, et qu’il n’avait jamais fait ce championnat, donc je l’ai contacté », explique le Tahitien, qui a aussi échangé avec le Calédonien Rayann Lacheny, coureur de 1ère division. « Il cherchait un directeur sportif pour le suivre sur le contre-la-montre de la veille, donc j’ai accepté, et lui nous a logés avec son équipe, ce qui nous a permis de ne pas être seuls avec Léo », raconte-t-il.

« Il me manquait un peu d’entraînement »

Venu avec l’ambition de finir la course, et le rêve de se classer dans les quinze ou vingt premiers, le Tahitien a revu son approche au moment de reconnaitre le circuit de Saint-Martin-de-Landelles, à parcourir dix fois, pour un total 2 600 m de dénivelé positif. « On a vu que ça allait être très compliqué, donc on avait l’objectif de tenir le plus longtemps possible », poursuit Taruia. Dans ses jeunes années, ce circuit aurait « beaucoup plu » au puncheur-rouleur, qui aurait pu « jouer les premiers rôles ». Mais il lui « manquait un peu d’entraînement » malgré une préparation partagée entre dix et quinze heures et de vélo et trois séances de natation par semaine.

Epuisé par le rythme soutenu du début à la fin, « au bout de l’effort » le coureur de Pirae finalement mis le clignotant à trois tours de l’arrivée. Ce fut plus encore compliqué pour Léo Cazaubiel, contraint à l’abandon une cinquantaine de kilomètres plus tôt, après avoir été pris dans une chute. Seuls 60 coureurs ont terminé l’épreuve. « Le niveau n’a pas énormément évolué » en six ans, « ça attaque dans tous les sens. Il y a moins de contrôle qu’avant », juge Taruia. Il observe aussi « un peloton qui s’est beaucoup rajeuni, il y a moins d’anciens de plus de 35 ans ». S’il a retrouvé « quelques anciens coureurs » dans le peloton, il a surtout revu des visages dans le grand barnum propre aux courses cyclistes. « Je connais pratiquement tous les directeurs sportifs, les assistants, il y avait aussi le speaker Daniel Mangeas que je connais très bien, donc c’était sympa, ça fait toujours plaisir de revoir les connaissances », savoure celui qui a côtoyé, et souvent battu, bon nombre de futurs professionnels.

Un championnat du monde et le Tour de Tahiti

Taruia Krainer va désormais « profiter un peu de la métropole », rentrer au fenua pour disputer quelques courses locales, avant de ressortir la housse de son vélo pour un nouveau voyage, cette fois au Danemark. Il va participer aux championnats du monde UCI Gran Fondo, fin août, pour lesquels il s’est qualifié en remportant une étape du circuit mondial mi avril en Australie. Ce type de course longue distance, promu par la Fédération internationale depuis une petite dizaine d’années, rassemble des cyclistes amateurs de tous âges, avec des classements par catégorie. « Je ne sais pas vraiment à quoi ça ressemble, mais j’ai regardé les moyennes des années précédentes et ça roule quand même vite. L’objectif est de me faire plaisir, de profiter du voyage. Aller chercher un résultat serait le graal ». Son escapade en Scandinavie sera de courte durée, puisqu’il a prévu de rentrer dans la foulée à Tahiti pour y disputer le tour : « la victoire est dans un coin de ma tête, après il faudra voir comment je suis physiquement après les Mondiaux, car le Tour de Tahiti est très exigeant, sur plusieurs jours avec des attaques sans cesse ».

Un programme chargé et de nouveaux efforts à répéter, mais le Tahitien ne semble pas vouloir s’en priver de sitôt. Il prévoit déjà de participer aux Championnat des Outre-mer l’an prochain en Guadeloupe, véritable terre de vélo. Les championnats de France étant prévus deux semaines après cette échéance ultramarine, le cycliste se voit bien y retourner l’an prochain, « pourquoi pas avec toute une sélection tahitienne ».

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