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Tauhiti Nena : « Nous irons voir tous ceux qui veulent soutenir des accords de Maohi Nui »

Bien décidé à « incarner le changement » Tauhiti Nena veut se placer, avec son mouvement Hau Maohi Tiama, comme « la vraie alternative » au Tapura. Dans la 1ère circonscription, il fait campagne avec en fer de lance son projet d’État associé. Et assure recevoir « énormément de soutiens » avant le premier tour du 4 juin. 

« C’est nous ou le Tapura ». Il n’est pas le seul à l’affirmer dans cette campagne législative, mais le chef de file du Hau Maohi Tiama y met une conviction particulière : avec les deux autres candidats de son jeune parti, il constitue « la vraie alternative » au parti d’Édouard Fritch. Cette conviction, l’ancien ministre Tavini, passé un temps par le Tahoeraa alors en plein virage souverainiste, dit l’avoir construite « sur le terrain », « au contact des électeurs », de Papeete aux Marquises en passant par les Tuamotu. Aucun doute : la victoire d’Emmanuel Macron, il y a quelques semaines, dans cette circonscription (56,3% de voix) ne se traduira pas par une victoire du parti rouge et blanc. Car les Polynésiens « voient la misère » assure-t-il : « chaque jour, des familles font appel aux dons pour se nourrir, beaucoup n’arrivent plus à se loger, et au niveau de l’emploi, qui devrait être la priorité, le gouvernement n’offre aucune visibilité sur des projets qui pourraient participer au développement du pays ».

Suivant la même logique, le conseiller municipal de Papeete prédisait déjà – sans réellement le parier – en avril dernier qu’Emmanuel Macron ne remporterait pas l’élection. Ou que son candidat, Éric Zemmour, allait percer au deuxième tour.  Son parti, Reconquête! –  7% des voix de la présidentielle, au niveau national comme local – est toujours lié par un accord de février à Hau Maohi Tiama. Mais Tauhiti Nena bénéficie d’autres soutiens, notamment celui du Te Nati – RNP qui a renoncé à présenter un candidat dans sa circonscription. Promettant, lui aussi, d’obtenir plus d’accompagnement de l’État en matière d’économie, de logement, ou d’éducation, il explique tout de même vouloir aller au-delà de l’extrême-droite dans ses recherches de soutien au Palais Bourbon. « Je pense qu’il faudrait une union de la droite », explique-t-il. Elle reste à construire, mais qu’importe : « Nous irons voir tous les groupes qui sont prêts à soutenir des accords de Maohi Nui », qui à l’image des accords de Nouméa, mettrait le fenua sur les rails d’un état associé. Et qu’importe la droite et la gauche – « ça ne veut rien dire en Polynésie » – l’important est de convaincre sur ce statut pour lequel – contrairement au Amuitahiraa de Gaston Flosse – il « milite depuis toujours » et qu’il veut plus crédible que l’indépendance du Tavini. « On ne peut pas encore se passer de l’accompagnement de l’État ».

En 2017, Tauhiti Nena avait rassemblé, avec son mouvement d’alors Tau Hotu Rau, 2000 voix, soit près de 7% des suffrages dans la même circonscription. Mais là encore, les « retours de terrains », le rendent optimistes : « on voit que la majorité de la population veut un vrai changement des dirigeants de notre pays ».

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