ACTUS LOCALESCULTURE Tavana Salmon est décédé, il avait 104 ans Lucie Rabreaud 2024-09-24 24 Sep 2024 Lucie Rabreaud Il avait fêté ses 104 ans le 13 janvier dernier. Hare Salmon Paling Ly Mou Yn était une figure du renouveau culturel polynésien. Il avait créé une des plus grandes troupes de danse de Hawaii et surtout il est à l’origine du retour du tatouage à Tahiti. Il est décédé ce matin. Hare Salmon Paling Ly Mou Yn avait 104 ans. Il était né en 1920 et était un des doyens de Paea. Le maire, Tony Géros, allait d’ailleurs tous les 13 janvier lui souhaiter un bon anniversaire. Pour le leader indépendantiste, le vieil homme devait être considéré comme « un modèle pour les jeunes Polynésiens ». Tavana Salmon est né à Papeete et a grandi à Hawaii avec son père américain. « J’ai grandi là-bas avec une princesse. La sœur de la dernière princesse Kawananakoa m’avait adoptée. J’ai fait toute ma scolarité là-bas, et j’ai longtemps été un danseur avant de créer mon propre groupe, Tavana’s. J’ai monté le plus grand spectacle que Hawaii ait jamais connu avec plus de 150 danseurs au Moana Hotel. J’ai été une star à Waikiki pendant 17 ans ! 2 000 personnes venaient voir mon spectacle chaque soir, sept jours par semaine. C’était un spectacle polynésien, surtout tahitien, mais qui mêlait aussi des danses Maori, de Samoa et de Tonga », avait-il raconté au magazine culturel Hiroa, en 2014. A Hawaii, il lit beaucoup, fait des recherches, s’intéresse aux arioi et à la culture ancienne de Tahiti, avant l’arrivée des Européens. Il collabore avec l’industrie cinématographique et conseille pour certaines scènes polynésiennes sur Le Bounty avec Mel Gibson, Captain Cook et The Wind and the Stars. Puis c’est avec ses tatouages qu’il se fait connaitre. A l’époque, plus personne n’est tatoué. Il va aux Samoa d’où il ramène les techniques traditionnelles de tatouage, dès le début des années 1980. A son initiative, des tatoueurs samoans viennent même tatouer à Tahiti lors des fêtes annuelles du Tiurai entre 1982 et 1985. Le tatau revient alors à la mode en Polynésie. « Toutes ces personnes tatouées, c’est un peu grâce à moi ! Il fut un temps où plus personne n’était tatoué, et j’avais ce rêve de faire revivre le tatouage. J’ai moi-même tatoué 10 personnes par jour pendant près de 10 ans. Au début, les gens disaient que les Tahitiens n’avaient jamais été tatoués, quelle fausse idée ! » avait-il dit encore au magazine Hiroa. Sa participation au rayonnement du ‘ori et des arts polynésiens à l’international a fait de lui une des figures du renouveau culturel polynésien. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)