L’exercice est ardu car la crise économique qui affecte notre collectivité a plongé dans la détresse de nombreuses familles, permettant de la sorte à la crainte de se frayer un chemin jusque dans les foyers les plus optimistes. Une crainte légitime tant la versatilité de nos représentants a eu cela d’unique qu’elle a permis de magnifier le « pitoisme » dans sa forme originelle : celle d’un contentement de soi et des siens au détriment de ce peuple dont ils ont l’honneur d’être les représentants.
C’est ainsi que pour nombre d’entre eux, l’adage « un tiens vaut mieux que deux tu l’auras » sied un peu plus chaque jour à la justification d’un choix de raison, voire même salutaire pour certains, concernant l’équipe qui répondrait le mieux et dans les meilleurs délais aux attentes d’une population en souffrance. On entend depuis çà et là « avant c’était mieux » ou encore « il faut avoir gouverné pour pouvoir prendre les rênes du Pays ».
A elles seules ces deux expressions traduisent communément la crainte d’un présent sous tension et celle d’un avenir incertain. En effet, l’insatisfaction grandissante liée à l’écart entre un quotidien sublimé (plein emploi, PSG sans déficit, secteur touristique florissant, coût de la vie maitrisé, etc.) dans l’inconscient populaire et une réalité jonchée de difficultés nous projette malgré nous dans l’idéalisation d’une équipe messianique aux manettes du pouvoir politique ! Investie par la sanction du suffrage, celle-ci arriverait au lendemain des élections territoriales et sauverait notre Fenua des affres de la déchéance.
Ce scénario nous l’avons vécu avec le Magic Circus made in Fenua, en représentation permanente à Tarahoi, qui n’a jamais failli dans son invitation au voyage depuis 2004 : du numéro de l’équilibriste de la « 29ème voix » à celui de l’ubiquité dont les grands maîtres résident au-delà des îles de la société, nous n’avons pas à rougir en matière de farce politique. Il y aurait au moins cela de risible si tout ce spectacle n’avait lieu à nos frais et au détriment de l’avenir de nos enfants.
Ironie du sort, nous savons qu’en réalité, au bal des artistes, le rideau n’est jamais complètement tiré, et ce d’autant plus que le public polynésien à la fois joueur et malicieux, peut rappeler sur scène ses favoris, à tout instant, pour une dernière ovation…
Tel un ravalement de façade, certains parlent désormais de nouvelle gouvernance forts de l’enseignement qu’ils ont tiré de l’expérience d’un investissement entier –de leur part- dans l’exercice de pratiques antagonistes à celles prônées aujourd’hui : intérêt général, intégrité, compétence. Il est dans l’air du temps de parler de renouvellement de la classe politique et de réformes courageuses à entreprendre et pourtant…
TE HITI TAU API met en avant la compétence et le renouvellement de la classe politique, certes il n’en a pas le monopole.
TE HITI TAU API est composé d’une équipe jeune et exempte de passif judiciaire et politique, certes il n’en a pas le monopole.
TE HITI TAU API promeut les valeurs d’intérêt général, d’exemplarité et d’intégrité, s’il est évident qu’il en a la paternité il n’en a pas pour autant le monopole.
TE HITI TAU API, par son leader notamment, défend ces valeurs depuis plus de cinq ans déjà, peu de partis politiques peuvent aujourd’hui s’en prévaloir.
TE HITI TAU API est dirigé par un homme, Quito BRAUN ORTEGA, qui a réussi dans sa vie professionnelle et qui donne du travail –dans le secteur privé- depuis plus de trente ans à plusieurs centaines de personnes, cela aucun leader politique ne peut s’en enorgueillir.
A ce jour, la seule erreur qu’il ait commise est de s’être exprimé en anglais dans une émission en reo tahiti. Tera ra, o vai i ore i hape ? Aore taata ! Te tiaturi nei au e, te tatarahapa nei o’na i ta na hape. Cela étant, dans un cadre insulaire où les passions exacerbées agitent le spectre d’une lutte du bien contre le mal à l’approche des élections, TE HITI TAU API relève le défi de s’opposer au dogme du combat de l’autonomie contre l’indépendance. Au-delà de la superficialité de ces clivages, gardons à l’esprit que nous sommes toutes et tous, opposants et sympathisants, sur la même pirogue avec chacun un rôle à jouer.
Œuvrons pour que celle-ci ne devienne pas une Arche de Noé vouée à l’errance et posons ensemble le socle d’une Polynésie prospère et préservée, telle que nous l’avons connue et telle que nous la voulons pour nos enfants.
Mark TWAIN ne disait-il pas qu’« ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait » ? C’est pourtant ainsi que nos Tupuna ont conquis le Grand Pacifique, peuplé nos îles et permis à notre société polynésienne contemporaine d’advenir.
Préservons cet héritage !
Steven REY