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Te Mana o te Moana, 20 ans au service des tortues marines

Depuis deux décennies, Te Mana o te Moana s’engage pour la protection de l’environnement. Fondée par Cécile Gaspar et Richard Bailey, l’association a d’abord œuvré à la préservation générale des écosystèmes marins du fenua, mais s’est orientée principalement vers la sauvegarde des tortues marines. À l’occasion de son 20e anniversaire, Te Mana o te Moana adopte un nouveau logo qui vient symboliser ce changement d’orientation. 

Le train est en marche. Vingt ans après sa création, l’association Te Mana o te Moana, cofondée par Cécile Gaspar et Richard Bailey, poursuit son œuvre en faveur de l’environnement. Si elle s’était donné pour mission initiale d’éduquer, d’étudier et de contribuer à la préservation du milieu marin au fenua, l’association concentre désormais ses efforts sur la protection des tortues marines. Pour marquer cet anniversaire, elle a d’ailleurs dévoilé un nouveau logo : plus de raies, coraux, requins ou baleines, mais des tortues en mouvement sur la fameuse spirale du coquillage historique du symbole de l’association. Un choix pleinement assumé, qui reflète finalement « l’engouement » de la population à la cause environnementale. « Aujourd’hui, il y a tellement d’autres associations très compétentes et efficaces qui s’occupent de ces espèces que nous avons choisi de dédier notre logo aux tortues marines », explique Cécile Gaspar.

Les technologies pour « mieux étudier et protéger les tortues marines »

Il faut dire que cet animal est devenu, au fil des années, « emblématique » pour l’association. Entre la création du centre de soins de Moorea et son installation au sein de l’hôtel Intercontinental Tahiti, Te Mana o te Moana a participé au sauvetage de 650 tortues et sensibilisé 150 000 élèves grâce aux programmes éducatifs qu’elle a développés et qui sont désormais reconnus par la DGEE. « C’est une immense fierté pour l’association », confie Cécile Gaspar, qui précise que l’organisation travaille actuellement à l’élaboration d’une nouvelle stratégie, articulée autour de deux axes principaux : l’innovation et l’implication de la population. « Le premier consiste à exploiter  les nouvelles technologies pour mieux étudier et protéger les tortues marines, notamment en coordination avec les plans de conservation du gouvernement. Le deuxième, c’est de continuer à sensibiliser la jeunesse, les scolaires et les jeunes en insertion professionnelle, pour qu’ils s’intéressent au milieu marin et envisagent une carrière dans ce domaine. »

De plus en plus de tortues dans les lagons

Un plan minutieusement étudié, qui s’inscrit dans une logique : « La Polynésie a été l’un des premiers sanctuaires mondiaux de la tortue marine, protégée dès 1990 au fenua, bien avant les baleines, en 2002. » Selon Cécile Gaspar, la préservation des tortues suscite un intérêt  grandissant auprès de la population: « De plus en plus de gens nous contactent pour savoir comment participer à cette cause. » La formule proposée par Te Mana o te Moana, depuis deux décennies, porte donc ses fruits. Elle permet maintenant à l’espèce d’évoluer plus librement dans les lagons, où l’on observe désormais des « tortues subadultes », pas encore en âge de se reproduire. Mais les choses évoluent dans le bon sens comme en témoignent les traces de ponte, de plus en plus nombreuses sur les plages. « À Tetiaroa, par exemple, on est passé d’une vingtaine de traces il y a 20 ans à 1 400 cette année ». Un constat que l’association fait également sur d’autres îles, même si elle n’a pas encore pu tout quantifier.

Ti’ai honu: un réseau de référents dans les îles

Grâce au soutien de la Direction de l’environnement, l’association travaille maintenant à la mise en place d’un réseau de référents sur les îles : Ti’ai honu. « Un système similaire à nos empreintes digitales, qui permet de suivre chaque tortue tout au long de sa vie, précise encore la directrice. Quand nos tortues atteignent l’âge adulte, la plupart migrent, notamment vers Fidji, mais grâce à ce système, nous pouvons les identifier lorsqu’elles reviennent pondre sur nos plages. Nous encourageons donc la population à nous signaler toute observation de tortues marines, même si elles semblent en bonne santé. »

Te Mana o te Moana invite ainsi les habitants, surtout les résidents du littoral, à continuer de veiller à la préservation de l’espèce. Elle rappelle que lors de la ponte, les tortues sont particulièrement vulnérables et que la population locale peut jouer un rôle essentiel en s’assurant qu’elles ne soient pas dérangées durant cette période. À noter enfin que pour célébrer ses 20 ans, l’association a organisé une journée portes ouvertes avec visite guidée du centre de soins de Faa’a, suivie d’une conférence sur les tortues marines.

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