La première pierre du futur centre de jour Te Vaiete a été posée ce jeudi sur la parcelle du Pays située derrière le centre expo de Mama’o et l’Institut Mathilde Frébault. Avant qu’il puisse être terminé – dans au moins un an si la calendrier est respecté – , 150 millions de francs doivent encore être récoltés pour pouvoir à terme offrir aux SDF un lieu où ils trouveront un suivi sanitaire et social, en plus des repas actuellement distribués et du suivi assuré au presbytère de la cathédrale de Papeete.
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Ce jeudi matin derrière le centre expo de mama’o, le père Christophe a posé la première pierre du futur centre d’accueil Te Vaiete. La cérémonie s’est déroulée en présence d’un certain nombre d’invités impliqués dans le projet. En revanche aucun membre du gouvernement n’était présent, pour deux raisons : d’abord parce qu’ils ont « un devoir de réserve » à l’approche de second tour des élections législatives et puis parce qu’ils n’y ont pas été invités par le père Christophe. Si le terrain est loué par le Pays à hauteur de 80 000 francs par an, c’est parce que le président du Pays l’a bien voulu, mais « tout le monde n’est pas favorable au projet », selon le père Christophe. Alors pour le concrétiser, le vicaire a souhaité un financement totalement au volontariat : « en faisant appel aux dons, ne participent à ce projet que ceux qui le souhaitent, parce que si on demande au Pays ce sont des impôts, donc ceux qui ne souhaitent pas participer sont contraints. Ne participent véritablement que ceux qui y croient ».
Encore 150 millions de francs, et quelques démarches administratives pour y parvenir
Si tout se passe comme prévu les travaux devraient durer un an, mais plusieurs choses peuvent encore les ralentir. Les fonds récoltés tout d’abord, ne sont pas suffisants : il manque 150 millions pour compléter les 100 millions déjà rassemblés grâce à de généreux donateurs. Et puis le vicaire a donné de la voix à plusieurs reprises dès qu’il faisait face à des lenteurs administratives, pour le permis de construire et dernièrement pour l’accès au terrain, mais il comprend aujourd’hui qu’ils ne sont pas exceptionnels. L’architecte Éric Raffis a « bon espoir que ça se fasse ». Selon lui, « ça n’a pas été un projet compliqué » plus qu’un autre » bien que la parcelle ne soit pas encore accessible. Après une réunion ce lundi, le problème de transport de la grue sur place est réglé. Le reste du trafic occasionné devrait se faire grâce à un passage en dehors du terrain si la mairie donne son autorisation explique le père Christophe.
« Retrouver le chemin du reste de la société »
L’essentiel pour les porteurs du projet c’est de pouvoir ouvrir ce centre dont les anciens locaux qui appartenaient à la commune de Papeete sont fermés depuis le début de la pandémie. Depuis, les repas et les soins aux personnes sans domicile fixe sont proposés au presbytère de la cathédrale de Papeete. Si le futur centre n’a pas vocation à loger les personnes sans domicile fixe, il leur une place dans la société, comme l’explique Laurence, bénévole : « Vous ne pouvez pas retrouver le chemin du reste de la société si vous êtes exclu à ce point-là, pas d’intimité, si vous n’avez pas accès à des soins, à une certaine propreté, à un repas équilibré sans faire la manche, sans s’inquiéter du repas du lendemain. Ce sont des besoins vitaux et on a besoin de rapports humains, d’y trouver de la chaleur humaine pour garder son humanité ».