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Tech4Islands ou la Polynésie de demain

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Imaginez une Polynésie avec des transports et du fret maritime nettement plus écologiques. Des atolls où l’on pourrait boire de l’eau potable issue de mare d’eau stagnante ou de l’océan. Des îles hautes où l’électricité serait produite par des panneaux solaires et stockée dans des batteries hydrauliques. Utopique ? Pas tant que cela. Le Digital Festival Tahiti – Tech4Islands qui se tient à la Présidence nous démontre que c’est possible.

En Polynésie, la majeure partie du fret se fait par voie maritime. L’Organisation Maritime Internationale estime que le transport maritime émet du dioxyde de carbone qui représente 2,2 % des émissions mondiales, et s’attend à ce qu’elles augmentent de 50 à 250 % d’ici 2050, si aucune mesure n’est prise.

Ainsi, la compagnie Zéphyr et Borée conçoit et exploite des navires de commerce innovants dont le bilan carbone serait moindre. Tout simplement en utilisant un système de propulsion mixte. Voiles et moteurs. En 2020 il est prévu que l’un de ces bateaux transporte les lanceurs de la fusée Ariane. Victor Depoers, co-fondateur de l’entreprise nous en explique le principe.

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De l’eau potable pour les atolls

On le sait de nombreux atolls de Polynésie ont des problèmes pour se fournir en eau potable. Les lentilles d’eau sont souvent saumâtres et seule l’eau de pluie reste l’unique solution. Toutefois, lors du passage des eaux de pluie dans l’atmosphère, puis sur les toitures et dans la citerne, on n’est pas à l’abri qu’elles se chargent en métaux, micropolluants organiques et micro-organismes.

Pour répondre à cette problématique, Marine Tech, start-up varoise, produit des sphères transparentes, Hélio, qui sont capables de produire de l’eau pure grâce au soleil et cela à partir d’eau impropre à la consommation. La méthode utilisée est celle de l’évaporation. Et une sphère produit quotidiennement de quoi alimenter en eau potable, une famille de cinq personnes à raison de 10 litres d’eau par jour. On écoute Thierry Carlin,  président fondateur de Marine Tech.

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Des mini-centrales hydroélectriques

A Tahiti, l’électricité est issue d’un mixte alliant hydro-électrique et énergie thermique et on se dirige vers plus d’énergie verte. Dans les archipels, l’électricité est fournie par des groupes électrogènes, sujets à de nombreuses pannes et plutôt polluants.

STEPSol, une start-up corse, développe des petites installations solaires couplées à du stockage hydraulique gravitaire afin de fournir une électricité renouvelable et décarbonée de jour comme de nuit. Et cela dans des zones isolées. Le jour, les panneaux solaires alimentent un village et le surplus d’électricité permet d’actionner une pompe qui va monter de l’eau d’un bassin bas vers un bassin haut de même dimension, 50 mètres de dénivelé suffisent.

La nuit ou lors d’intempéries, l’eau redescend et actionne des turbines qui vont alors produire de l’électricité. En quelque sorte une mini-centrale hydroélectrique produisant des puissances de 36 kilowatt à 1 Mégawatt. On écoute Tina Le Mao, ingénieur recherche et développement.

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Comme on le voit, grâce aux nouvelles technologies, la Polynésie peut se construire un avenir meilleur et plus vert, moins dépendante des énergies fossiles. En tous cas c’est ce que tend à démontrer le Digital Festival Tahiti – Tech4Islands qui se tient à la Présidence jusqu’au 19 octobre.