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Téléphonie : la guerre des opérateurs n’est pas finie

Vodafone a présenté hier une nouvelle série d’offres sur ses cartes et forfaits mobiles. En attendant une éventuelle réaction commerciale de Vini/Onati, le bras de fer se poursuit sur le terrain juridique. Débouté d’un recours récent sur la publicité, la filiale de l’OPT, qui reproche à celle du groupe Moux le manque d’investissement dans son réseau, menace de couper l’accès de Vodafone à ses antennes des îles Sous-le-Vent.

Pas de trêve de Noël dans la bataille des opérateurs. La période des fête est même plutôt propice aux offensives. Vendredi matin, c’est Vodafone qui l’a prouvé en présentant de nouvelles promotions sur ses cartes prépayées, une révision à la hausse de la capacités de ses forfaits internet à la maison, et surtout une refonte de ses forfaits mobiles. Davantage de temps, davantage de données, davantage de flexibilité… « On montre une fois de plus que Vodafone est la solution la plus compétitive », soutient Patrick Moux. Aucun doute pour le vice-président de Pacific Mobile Télécom, « comme chaque fois, Vini va répondre après quelques mois ». En attendant, pas question d’enterrer la hache de guerre, le ton est résolument incisif, et Vodafone, comme à son habitude, présente ses offres côte à côte avec celle de la filiale de l’OPT.

Des comparaisons qui avaient déjà valu à la filiale du groupe Moux plusieurs procès, pas toujours gagnés. Mais cette fois Vodafone avance serein. Et pour cause : le dernier recours sur le sujet de Onati, filiale de l’OPT qui opère le réseau Vini, a été rejeté pas plus tard que jeudi par le juge des référés. « La justice montre qu’il faut de la transparence, salue Patrick Moux. Il faut dire les choses, donc je les affiche et je les montre ».

Vodafone dénonce la « concurrence déloyale » de Vini

Là n’est pas le seul dossier que la téléphonie polynésienne a laissé sur le bureau des juges. Vodafone et Viti attendent, d’ici Noël, une décision du tribunal administratif sur les tarifs d’interconnexions facturés par Onati. Concrètement, les deux privés demandent à revoir à la baisse le prix qu’ils doivent payer pour faire passer leur client par le réseau et les antennes de l’opérateur historique. « Il y a beaucoup d’autres dossiers en cours et le plus gros recours, c’est sur la position dominante de l’OPT, qu’ils utilisent pour écraser les petits que nous sommes », reprend Patrick Moux, qui revendique, dans le même temps, près de 140 000 abonnés, et assure que Vodafone est sur la trajectoire pour devenir leader du marché mobile dans les deux prochaines années. À l’entendre, Onati pratique une « concurrence déloyale », et a choisi une « stratégie retors », plutôt que des efforts de prix et de services pour ses abonnés. « Et j’en garde sous le coude, je vais dévoiler des choses qui ne sont pas très jolies » prévient le vice-président de Vodafone.

L’OPT choisit « le développement plutôt que le low cost »

La guerre des opérateurs est donc loin d’être finie. Parmi les batailles à venir, celle de l’itinérance, à savoir la faculté pour les abonnés d’utiliser les réseaux concurrents dans les zones qui ne sont pas couvertes par son opérateur. Une possibilité est encadrée par la loi, mais surtout par des contrats. Or, d’après l’OPT, le contrat qui le lie à Vodafone stipule que ce dernier doit étendre son réseau dans les zones « où il s’est déjà implanté ». Le débat porte surtout sur les îles Sous-le-Vent, un archipel où Vodafone a concentré ses antennes sur Bora Bora, et s’appuie sur le réseau Vini pour les autres îles. La filiale de l’OPT a multiplié les courriers, ces derniers mois, pour inviter son concurrents à développer son propre réseau, faute de quoi il pourrait être privé d’accès à ses antennes, qui offrent une couverture beaucoup plus large. « Ils veulent nous couper les îles, mais on ne va pas se laisser faire », lâche Patrick Moux.

Du côté de l’OPT on assure que les missives de ces derniers mois, « qui n’ont reçu aucune réponse », sont surtout des appels à « se remettre autour de la table ». En refusant la renégociation, Vodafone « prend la population en otage », précise Winiki Sage, chef du département des cœurs de réseaux chez Onati. Ils veulent nous faire passer pour les méchants, mais ce sont eux qui ne prennent pas leur responsabilité d’opérateur malgré les engagements qui avaient été pris à leur installation ». Discret sur sa réponse commerciale – « des annonces sont prévues dans les mois à venir » – Vini contre-attaque donc sur le développement du réseau. « On ne s’intéresse pas qu’aux zones denses à Tahiti et aux touristes de Bora Bora, on investit dans toute la Polynésie sur le mobile, mais aussi le fixe, la fibre, l’internet… », reprend Winiki Sage, qui oppose la stratégie « d’opérateur low cost » de Vodafone, à celle « d’instrument de développement du pays » de l’OPT.

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