L’association des habitants de Temae était au tribunal administratif ce matin pour attaquer le refus du Pays d’intégrer la route qui dessert le motu à son domaine public. Cette intégration, qui permettrait d’après les riverains une garantie d’accès au motu et l’entretien de la voie, ne remplit pas les conditions légales, a estimé le rapporteur public. En attendant la décision du tribunal, l’association espère qu’une future démarche en direction de la commune, cette fois-ci, sera la solution.
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Une route « praticable » et « ouverte à la circulation », c’est tout ce que demande l’association des habitants de Temae qui attaquait le Pays au tribunal administratif ce mardi 18 octobre. En fin d’année dernière, le collectif avait saisi le président du Pays d’une demande de « classement officiel de la route et d’intégration au domaine publique routier ». Une demande qui concerne l’ensemble de bifurcation quittant la route de ceinture au PK 0,2 Est pour la rejoindre au PK 1,6 Ouest et desservant le motu, de l’autre côté de l’aérodrome et du lac de Temae. Le seul accès à la voie publique dont disposent les habitants de Temae, souligne l’association. Comme l’explique Alain Bonno, son président, cette portion est utilisée quotidiennement par plus de 500 personnes « riverains, clients et employés des hôteliers, bed and breakfast, Air Bnb, des restaurants mais aussi les services de santé ou les personnes employées dans le domaine d’aide à la maison ou domestique, d’assistance aux personnes âgée ».
Le dossier remonte en fait à 2010, lorsque la « route du golf » longeant le lac avait était interdite d’accès aux voitures par le propriétaire du golf. Le sujet a depuis transité entre le tribunal administratif et le tribunal foncier, et une solution semblait avoir été trouvée, avec un échange de terrain, annoncé à la mi-2021 entre le Pays et la société propriétaire du golf. Depuis, plus de nouvelle du gouvernement, qui n’a pas répondu, et donc refusé implicitement, la demande de l’association. Et toujours pas d’assurance pour les riverains d’avoir accès à la route de ceinture en voiture rapidement.
La commune pourrait intégrer la route à son domaine public « pour zéro franc » ?
Le rapporteur public a conclu ce mardi en audience au rejet de la requête de l’association. Avec la même analyse déjà faite par le passé : la portion de route qui traverse le golf, qui ne peut pas être considérée comme « ouverte à la circulation générale », ne remplit pas les conditions pour être intégrée au domaine publique. Et la partie se trouvant plus au sud, du côté de la plage publique de Temae – elle aussi soumis à d’importants débats – empiète toujours dans le domaine privé Enany, racheté par le groupe Wane. Si l’avocat de l’association a contesté cette analyse et mis en avant l’intérêt général, son président n’attend pas grand chose de la décision du tribunal qui sera rendue le 8 novembre prochain. Pour Alain Bonno, l’autre solution serait de se tourner vers la commune grâce à une disposition légale récente. « À partir du moment ou c’est une route qui dessert des habitations, la commune a la possibilité de l’intégrer à son domaine publique routier, gratuitement, sans expropriation, donc là on pense que ça devrait passer. »