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Tematai Le Gayic veut « un titre spécifique dans la Constitution » pour la Polynésie

Invité de la rédaction de Radio 1 ce marcredi, le député sortant de la 1ère circonscription, Tematai Le Gayic, fait valoir son bilan à l’Assemblée nationale ces deux dernières années, notamment dans son rôle de rapporteur du budget outre-mers. Critiqué jusque dans son propre camp pour avoir évoqué à Paris l’envie du Tavini de prendre la main sur les communes à la place de l’État, il insiste qu’« il faut que ce débat ait lieu » et que c’est « dans l’identité même du Tavini ». Il veut également préparer l’accompagnement de l’État pour remplacer la défiscalisation nationale que Bercy voudrait voir disparaître.

Ses grands sujets qu’il veut continuer à défendre au Palais Bourbon : la citoyenneté maohi, l’élection du président du Pays au suffrage universel, et plus largement « un titre spécifique dans la Constitution afin de faire évoluer les lois polynésiennes pour qu’elles deviennent de vraies lois et pas aujourd’hui des délibérations qui peuvent être retoquées en Conseil d’État. » Il cite en illustration la loi fiscale, qu’il a fallu voter deux fois et qui devra sans doute être à nouveau amendée puisque le Conseil d’État s’apprête à annuler son caractère rétroactif.

Récemment, lors des débats sur le dégel du corps électoral, Tematai Le Gayic avait introduit (avant de le retirer) un amendement qui visait à transférer la tutelle des communes de l’État au Pays, très mal accueilli par les tavana qui n’avaient pas été consultés – même Oscar Temaru avait déclaré « Il faut bien que jeunesse se passe ».  « C’était une interpellation adressée à l’État, justifie aujourd’hui Tematai le Gayic, il faut qu’il y ait une réforme en profondeur, puisque le dispositif juridique qui accompagne aujourd’hui les communes, qui est le CGCT, n’est pas adapté à la Polynésie. Et donc, j’étais favorable à ce qu’il y ait un code des communes polynésiennes, à l’instar de la Nouvelle-Calédonie, pour que les modifications statutaires des communes puissent se faire à l’Assemblée de Polynésie et plus à chaque fois à l’Assemblée nationale. Je pense qu’il faut que ce débat ait lieu. »

Tematai Le Gayic, tenace, insiste donc que ce point figurait déjà dans le programme politique du Tavini en 2022 : « Sur le fond, il n’y a pas de surprise, c’est l’identité même du Tavini Huiraatira. »

Par quoi remplacer la défiscalisation nationale ?

Dans ce programme électoral figure la réforme de la défiscalisation nationale « pour cibler les secteurs prioritaires » : Tematai Le Gayic explique que Bercy a l’intention de faire « disparaître » à terme les niches fiscales de la défisc’ nationale, et veut donc « un partenariat ciblé » pour conserver un accompagnement de l’État. »

Élu avec seulement 50,1% des suffrages exprimés en 2022, face à Nicole Bouteau, est-il confiant cette fois face à Moerani Frébault ? « Les Polynésiens feront le choix qu’ils souhaitent », répond-il, et précise que dans « un contexte de dissolution de l’Assemblée nationale suite à la montée des extrêmes », « L’objectif pour nous, c’est de faire en sorte que le Front populaire puisse avoir la majorité à l’Assemblée nationale afin que nous soyons des partenaires, des réels partenaires avec la nouvelle politique qui va être menée à l’échelle nationale. »

 

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