Lyon (AFP) – La tempête Zeus, qui balayait la France avec des vents d’une extrême violence, a causé lundi la mort de deux automobilistes tués par des chutes d’arbres et privé d’électricité jusqu’à 600.000 foyers.
Le chauffeur d’un camion qui transportait des bouteilles de gaz a été tué par la chute d’une grosse branche sur son véhicule lundi après-midi à Thorame-Haute (Alpes-de-Haute-Provence), selon les secours.
Dans la matinée, c’est un automobiliste de 43 ans qui est mort écrasé par la chute d’un arbre de 20 mètres de haut sur son véhicule à Coulounieix-Chamiers (Dordogne), ont indiqué les pompiers.
En Bretagne, trois adolescents ont été grièvement blessés à Carhaix-Plouguer alors qu’ils se rendaient en cours. Leurs jours ne sont pas en danger, selon la préfecture du Finistère. Et « quatre enfants ont été légèrement blessés à Brive après l’effondrement de la toiture d’une école », a précisé M. Cazeneuve.
En fin d’après-midi, les sapeurs-pompiers enregistraient plus de 4.300 interventions sur le territoire.
Plus de 600.000 foyers ont été privés d’électricité en fin de journée, un nombre inédit depuis les tempêtes de décembre 1999, a indiqué à l’AFP un porte-parole d’Enedis: « en nombre de coupures sur une seule et même tempête, c’est la première fois » qu’il y a autant de foyers privés de courant, surtout en Bretagne et Auvergne-Rhône-Alpes. En 1999, il y avait eu 3 millions de foyers dans le noir.
Onze départements du centre, du sud-est et la Corse restaient en vigilance orange au vent et vagues-submersion en fin de journée.
La fin de la tempête est prévue mardi à 10H00 et selon Météo-France « des rafales entre 100 et 120 km/h sont encore possibles jusqu’en début de nuit sur le centre de la France ».
– Arbres couchés –
C’est la pointe bretonne qui a été la première touchée lundi matin, avant d’atteindre les pays de Loire. Météo-France a relevé des « valeurs exceptionnelles » sur les côtes du Finistère et des îles bretonnes: 193 km/h à Camaret, 191 km/h à Ouessant, 179 km/h à l’île de Groix ou encore 136 km/h à Brest et 130 km/h à Lorient.
Deux personnes ont été blessées par des chutes d’arbres à Pont-Scorff et Pontivy, dans le Morbihan.
En Isère, à Saint-Marcel-Bel-Accueil, un bus scolaire transportant 52 lycéens, s’est couché sur la chaussée en raison de fortes bourrasques, sans faire de blessé, selon les pompiers.
La tempête a principalement couché des arbres sur les routes mais aussi des maisons ou les lignes électriques et les voies SNCF, perturbant la circulation et obligeant de nombreuses communes à maintenir leurs écoles fermées par mesure de précaution.
Ainsi, des dégâts sur la toiture d’une école à Sorbiers (Loire) a conduit à la fermeture de l’établissement jusqu’à mardi.
Dans l’après-midi, le principal point noir avait été la coupure des deux voies SNCF à hauteur du Futuroscope (Poitiers) sur l’axe Paris-Bordeaux, par des tôles sur les rails.
« Ce n’est pas tant la nature ou la difficulté des interventions, c’est leur nombre qui a posé problème », a-t-on indiqué à la SNCF. Au total une dizaine de TGV ont été retardés de moins d’une heure à trois heures environ.
La tempête continuait en début de soirée sa route vers le sud-est.
Après le centre, « les vents tempétueux gagneront ensuite la Méditerranée » avec en Corse, lundi soir, « des rafales particulièrement violentes aux extrémités de l’île ainsi que sur le relief ».
En Corse, les rafales attendues atteindront entre 100 et 130 km/h, et même très ponctuellement 150 km/h au niveau du cap Corse et cap Sagro.
Dans les Alpes, « le vent sera également très fort en altitude avec des chutes de neige conséquentes », prévient Météo-France.
© AFP FRED TANNEAU
Un arbre arraché par le vent le 6 mars 2017 dans un établissement scolaire de Carhaix-Plouguer, dans le Finistère