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Tere Tahiti : les chauffeurs déclenchent la grève et en appellent aux élus


Après la suspension du préavis mercredi dernier, la Fédération du transport en commun FRSTCP a finalement lancé sa grève ce mardi matin. Une décision qui fait suite à une rencontre, hier, avec les ministres Jordy Chan et Vannina Crolas, qui ont invité les chauffeurs, qui demandent des avancées en matière de sécurité et de salaires, à négocier avec leurs employeurs. « On s’est fait balader », s’agacent les grévistes, toujours soutenus par la CSIP, et qui en appellent à Tony Géros ou Moetai Brotherson.

Lire aussi : Préavis de grève suspendu dans les transports en commun

En grève ou pas, les chauffeurs de bus gardent leurs habitudes matinales. Les premiers militants ont ainsi installé leurs pancartes avant 5 heures à Tarahoi ce mardi matin. Cette grève, déclenchée au sein du RTCT, délégataire de service public des transports en commun tahitien et gestionnaire du réseau Tere Tahiti, au sein de ses prestataires NTCE, TCCO et RTU, et chez Warren Transports à Moorea, n’en est qu’à son premier jour, mais elle couvait depuis plusieurs semaines. Le premier préavis, déposé le mardi 13 août, avait dû être retiré après un problème de forme. Le second, déposé le 22, avait été suspendu six jours plus tard, à la veille de l’entrée en grève des militants. La Fédération du transport en commun FRSTCP, soutenue par Aro no porinetia de Mahinui Temarii, et depuis peu par la CSIP de Cyril Le Gayic, avait alors préféré « laisser la chance » au dialogue, avec les employeurs et le gouvernement.

« On s’est fait balader, un peu »

Car les patrons des sociétés de transports avaient été clairs : les demandes de la Fédération ne peuvent être prises en charge dans le cadre de la DSP. Après quelques jours d’attente, les militants ont fini par être reçus hier par le ministre des Grands Travaux et des Transports terrestres Jordy Chan et sa collègue du Travail et de l’Emploi, Vannina Crolas. Mais leurs réponses qui sont loin de les avoir comblés. « Dans nos revendications, nous voulons une grille salariale ou des accompagnateurs sur les tronçons du deuxième degré pour éviter les agressions. Tout ça, ça a un coût et les employeurs nous ont dit qu’ils ne peuvent pas parce qu’ils ont une DSP à respecter. Si le Pays met les sous, il n’y a pas de problème pour eux, rappelle Yoan Richmond. Mais hier, les ministres nous ont dit que ça n’était pas à eux de négocier avec nous, puisqu’ils sont médiateurs entre les deux parties. On s’est fait balader, un peu ».

« D’autres chauffeurs vont nous rejoindre »

Les chauffeurs sont d’autant plus insatisfaits des réponses des ministres que leur « discours a changé », sur la possibilité d’obtenir ou non une convention collective qui concernerait à la fois RTCT et ses prestataires. La grève est donc lancée, et elle est illimitée. Ce matin, les manifestants devant l’assemblée revendiquaient « plusieurs dizaines » de chauffeurs et accompagnateurs grévistes parmi les quelques 200 que compte le réseau Tere Tahiti. « Mais d’autres vont nous rejoindre au fur et à mesure, on va être 90 ou 100 », précise Yoan Richmond, dont le but est d’interpeller le président de l’assemblée Tony Géros et ses élus, ainsi que le président du Pays Moetai Brotherson. « C’est ici que ça se joue », insiste-t-il. Et la FRSTCP, qui n’est pas majoritaire au sein du réseau, compte bien aller au bout de sa démarche. « On veut de la sécurité – on a encore une collègue qui s’est fait agresser il y a un mois, sans aucun accompagnement – et on veut revaloriser notre métier : chauffeur, c’est des responsabilités ».

Une rencontre est prévue ce matin avec Tony Géros. La présidence n’a pas encore donné de date de rendez-vous avec les chauffeurs.

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