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TEST : l’Apple Watch au quotidien, ça donne quoi ?

© PHILIPPE LOPEZ / AFP

Design, confort, applications, autonomie : nous avons testé pendant un mois l’accessoire connecté d’Apple, sorti le 24 avril.

Cinq ans après l’iPad, Apple a commercialisé à contre-temps et sur un secteur comptant déjà des dizaines de références sa montre connectée, le 24 avril dernier. Les premiers tests des spécialistes n’aurait pas fait taire les sceptiques : coût, design, innovation n’ont pas convaincu. Alors, Apple a-t-il perdu sa « magie » ? Nous avons décidé de porter la montre pendant un mois en continu pour affiner nos premières impressions.

Design : un bel objet mais encombrant. Apple a une réputation à tenir sur le plan du design et dire que la firme californienne était attendue au tournant sur son dernier-né est un euphémisme. Et si la marque a joué la carte de la diversité en commercialisant pas moins de 38 combinaisons bracelet/cadran, le design de sa montre est avant tout une affaire de goût. Pour notre test, nous avons choisi le modèle 42 mm (le plus grand des deux), accompagné du bracelet « Stainless Steel » (voir ci-dessous). Petit hic : si la montre est agréable à porter sur un poignet poilu, retirée chaque soir, on a perdu quelques poils. Le cadran est élégant mais trop épais par rapport à une montre classique. Autre détail gênant : la forme convexe du dessous du cadran, indispensable à la recharge par induction de l’accessoire, grossit un peu plus le boîtier, déjà encombrant. Enfin, même si elle est indispensable à la navigation, la molette située sur le côté nous est apparue trop imposante.

Des applications intéressantes, pas indispensables. Un produit Apple n’est rien sans ses applications. Voici celles que nous avons testées :

 

>> Consulter ses SMS au poignet : faire cette action des dizaines de fois par jour sans avoir à sortir son smartphone peut se révéler réellement pratique, tout comme le système de réponse via la reconnaissance vocale (Siri). On a ainsi pu, facilement et de façon très efficace, répondre à des SMS en quelques secondes grâce à la dictée vocale. Même si il faut reconnaître que cette action déclenche systématiquement des moqueries.

Garder ses billets électroniques au poignet : L’app’ Passbook, qui permet de réunir ses coupons de réductions mais surtout ses billets électroniques, est également pratique quand par exemple on a les bras chargés de bagages à l’aéroport : il suffit de tendre le poignet pour faire scanner le code-barre au personnel de bord.

>> Visualiser un trajet en transport en communs : CityMapper, qui permet de simuler des trajets en transports en commun, propose de choisir un itinéraire favori (« Rentrer à la maison » ou « Aller au boulot »). La montre affiche alors les étapes du trajet, en renseignant les horaires du prochain train, métro ou bus qui passe. Une application particulièrement utile.

Une télécommande avant toute chose. Après l’annonce de sa Watch, en septembre 2014, Apple a laissé sept mois aux développeurs pour créer des applications innovantes. Visiblement, durant ce laps de temps, les développeurs ne sont parvenus à aller plus loin que de simples « relais » des applications iPhone existantes. Par exemple pour la musique, on peut commander à distance la lecture de ses titres en écoute sur l’iPhone. On peut bien sûr choisir un morceau parmi tous ceux de l’iPhone mais la navigation n’est pas pratique, mieux vaut sortir son iPhone de la poche.

L’Apple Watch est-elle pratique pour le sport ? Oui, l’Apple Watch est aussi un accessoire de sport haut de gamme. Mais pas n’importe quel modèle. Si vous avez une version en or 18 carats ou même l’édition « classique » dotée d’un bracelet en métal, oubliez le jogging ou le match de basket entre amis. En revanche, l’édition « Sport » et son bracelet en plastique se prête parfaitement à la course à pied, au match de tennis ou encore à la sortie en vélo du dimanche. On peut ainsi consulter son chrono, sa vitesse ou encore la distance parcourue d’un simple mouvement du poignet. Plus besoin de sortir l’iPhone, de le déverrouiller, de relancer l’application, etc. Mais quelques limites subsistent : par exemple, les amateurs de musique en streaming ne peuvent pas, pour le moment, écouter leurs playlists préférées ou le dernier album de leur artiste favori sur Deezer ou Spotify. À moins de garder son smartphone dans la poche en courant, ce qui va à contre-courant de l’intérêt de l’accessoire.

Et la batterie, alors ? Apple l’affirme : sa montre est capable de tenir « une journée complète » sans être rechargée. Dans les faits, et après plusieurs semaines au poignet, l’autonomie de l’Apple Watch est presque une bonne surprise : la montre tient largement une journée d’utilisation intensive, et nous avons même pu la porter deux jours consécutifs sans avoir à la brancher, à condition de passer en mode « Réserve » durant la nuit. L’outil de recharge est très pratique et enlever sa montre de son poignet au moment de se coucher est rapidement devenu un automatisme, au même titre qu’on recharge son smartphone tous les soirs. En revanche, la mauvaise nouvelle vient de l’autonomie de l’iPhone relié à l’Apple Watch : depuis un mois, nous avons du recharger l’iPhone 6 connecté à l’accessoire Apple deux fois par jour (au lieu d’une seule fois auparavant, le soir au coucher). Certains utilisateurs ont constaté le même problème avec leur smartphone dernière génération, ce qui confirme que nous n’avons pas été victime d’un défaut isolé. Une prochaine mise à jour Apple pourrait cependant corriger cet écueil.

>> Un mois après, avons-nous adopté définitivement l’Apple Watch ? La réponse est non. Même dans notre cas, celui d’une utilisation intensive de l’iPhone, il n’y a pas eu d’effet « Wahou », celui que l’on associe souvent aux produits Apple. Pendant la période de test, après deux semaines d’utilisation, l’accessoire a même été oublié sur la table de chevet lors d’un week-end de quatre jours et n’a pas manqué une seule minute. La montre connectée d’Apple est un joli gadget, mais elle ne s’impose pas dans nos usages quotidiens. Certes l’accessoire nous a rendu service lors de quelques situations, mais il n’a pas bouleversé nos habitudes, aussi connecté que nous sommes. Il ne reste plus à espérer que les développeurs d’applications trouveront des idées pour la rendre indispensable dans les mois qui viennent. À moins qu’Apple ne garde ses innovations pour une très probable V2, en 2016.

Source: Europe 1