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Teva Rohfritsch et Nicole Bouteau annoncent la création d’un nouveau parti

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« Déçus » de la gouvernance du Tapura, Teva Rohfritsch et Nicole Bouteau confirment leur intention de créer leur propre parti pour les territoriales de 2023. Ils sont « ouverts à la discussion » avec tous les autonomistes avant les grandes décisions sur le leadership de ce futur mouvement, et sur le programme qu’il portera.

Ils partent « le cœur lourd » et « à regret » du Tapura : Teva Rohfritsch et Nicole Bouteau (sans Philip Schyle, absent du territoire) se sont expliqués, après la séance de l’assemblée, sur leur démission du Tapura, « une famille politique que nous avons construit » a déclaré le sénateur qui a rappelé qu’ils avaient fermé leurs propres structures politiques pour intégrer le parti du président du Pays : « Nous étions parmi les premiers à soutenir un président qui n’avait pas de majorité, renié par ses amis politiques d’alors (…) ». Il a aussi pris sa part du satisfecit qu’a décerné Édouard Fritch à son gouvernement dans son discours : « Je crois pouvoir dire qu’on y a beaucoup contribué aussi. »

Un président aveugle et sourd, « dans le déni »

Mais ça, c’était avant. Aujourd’hui, « nous sommes les premiers déçus par l’aveuglement et l’obstination du président qui refuse d’entendre ses premiers soutiens, ses cadres fondateurs du tapura, et qui refuse d’écouter, ce qui est plus grave encore, le message que la population nous a envoyé aux dernières législatives en s’enfermant dans un déni total, un rejet de ceux qui tenteraient d’agir ou simplement de penser différemment. »

Nicole Bouteau modère : « Je pense que ce n’est pas le Tapura Huiraatira qui pose problème, mais aujourd’hui nous avons un véritable problème de gouvernance ». Pour elle, la défaite aux législatives, « ce n’est pas que du report de voix, c’est l’expression d’un mécontentement de toutes les couches de la société. » Et pas, comme le Tapura l’a martelé pendant ses séminaires post-défaite, un simple « problème de communication. » Mais le président n’a pas voulu entendre les demandes de son propre camp, dit-elle.

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« Si on quitte le Tapura, c’est aussi à cause du culte de la personnalité qui s’est installé, ajoute Teva Rohfritsch. Plus rien ne devait être comme avant mais finalement tout est comme avant. »

« Il nous annonce finalement l’instabilité dont il a peur »

L’ex ministre du Tourisme et du Travail ironise : « Depuis le mariage (de Tearii Alpha, ndr), le président nous dit ‘je vais démissionner’… alors quand il nous demande de rendre nos sièges… Aujourd’hui il nous propose de conduire la liste en 2023 sans savoir s’il pourra juridiquement postuler à la présidence du Pays, donc il nous annonce finalement l’instabilité dont il a peur. »

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Un appel « au sein du Tapura » et au-delà

Les trois élus démissionnaires ont donc bien l’intention de créer leur mouvement politique pour les territoriales de 2023, sans pour autant être pressés de créer un groupe à l’assemblée d’ici là. « Nous serons constructifs, ce qui va bien nous le voterons, et si ça ne va pas, nous ne voterons pas. » Et s’ils affirment ne pas avoir fait de « racolage en interne comme on a trop vu par le passé », à présent qu’ils sont hors du Tapura, ils lancent aux autonomistes un appel clair à les rejoindre.

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