ACTUS LOCALESCULTURE Théâtre : « En ce temps-là, l’amour », une leçon de vie Caroline Perdrix 2021-05-31 31 Mai 2021 Caroline Perdrix ©DR En ce temps-là l’amour investit le Petit théâtre de la Maison de la culture pour quatre représentations du 3 au 6 juin. Loin du théâtre de boulevard, voici un bijou présenté par Rideau rouge Tahiti : une leçon de vie pleine de poésie et d’humour, sur fond de déportation durant la Seconde Guerre mondiale. Jouée au Festival d’Avignon puis durant 5 mois au théâtre des Mathurins à Paris, avant d’être interrompue par les grèves de décembre 2019 et par la crise du covid, En ce temps-là, l’amour, une pièce de Gilles Segal, reprend ici, à Tahiti. La pièce avait recueilli des éloges marqués, que ce soit sur son écriture, sa mise en scène ou son interprétation. Sur fond de tragédie – la déportation durant la Seconde Guerre mondiale – c’est un moment de grâce, de poésie, d’émotion mais aussi d’humour, pour dire toute l’importance de la transmission. David Brécourt est l’unique protagoniste de la pièce, dans le rôle de Z., un homme rescapé des camps de concentration qui, grand-père depuis peu, enregistre à l’attention de sa famille ses souvenirs du train qui le menait en déportation. Un trajet de 7 jours durant lesquels il a vu un homme enseigner tout ce qu’il savait de la vie à son fils de 12 ans. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2021/05/THEATRE-01.wav On pense à La Vie est belle de Roberto Begnini, avec qui la pièce partage ce besoin de croire en la vie jusqu’au bout. Pour David Brécourt, l’histoire a aussi une tournure personnelle : les soirs de représentation, il inscrit sur son bras le numéro de déporté de son beau-père Sam Braun, qui avait survécu à la guerre lui aussi mais qui est mort avant d’avoir vu la pièce. « Lui-même était quelqu’un qui a finalement décidé de parler au bout de 40 ans. Et je sais pourquoi : quand les déportés sont revenus, en fait, personne ne les attendait. Il a même écrit un livre qui s’intitule Personne ne m’aurait cru, alors je me suis tu. » Stéphane Bouthéon de Rideau rouge Tahiti, et David Brécourt ©CP/Radio1 Pour David Brécourt, qui avait débuté sa carrière en interprétant les auteurs classiques – Molière, Goldoni, Ibsen… – puis joué durant près de 15 ans les pièces à succès et les films de Philippe Lellouche, ce seul en scène est un plaisir rare, multiplié, dit-il, par l’émotion du public qui prend conscience qu’il faut transmettre l’histoire à ses enfants. Après avoir repris les répétitions durant trois semaines à Paris avec le metteur en scène Christophe Gand, puis mis « un quart du décor » de la pièce dans une malle, voici David Brécourt à Tahiti pour quatre représentations. Quatre occasions de passer une soirée émouvante, du côté humain de l’Histoire avec un grand H. « En ce temps-là, l’amour » de Gilles Segal, mise en scène de Christophe Gand, avec David Brécourt Les 3, 4, 5 à 19h30 et le 6 juin à 17 heures, Petit théâtre de la Maison de la culture Tarif : 4 900 cfp (- de 16 ans : 3 900 Fcfp) En vente sur www.ticketpacific.pf, dans les magasins Carrefour Faa’a, Punaauia, Arue, Taravao et à Radio 1/Tiare FM Fare Ute Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Tags:theatre