ACTUS LOCALESSPORTS

Thierry Ariiotima a « un travail à terminer » à la FTF


À la tête de la Fédération tahitienne de football depuis 2011, Thierry Ariiotima brigue un quatrième mandat consécutif. Seul en lice après le retrait de Rocky Aitamai et la candidature recalée de Timiona Asen, le dirigeant se dit « confiant » face aux menaces de recours, et balaie les critiques de ses concurrents sur le manque de résultats, la répartition des financements ou la formation.

Lire plus : Thierry Ariiotima seul en course pour la présidence de la FTF, des recours déjà envisagés

Lorsqu’il a pris la présidence de la FTF en 2011, Thierry Ariiotima ne s’imaginait pas forcément se retrouver dans le même siège treize ans plus tard. Un total qui pourrait monter à dix-sept si les présidents de clubs lui renouvellent leur confiance le 3 février, pour ce qui serait son quatrième mandat. « Je suis toujours là, donc je pense que les clubs sont contents du travail effectué depuis 2011 », estime-t-il. Et pourtant, l’opposition s’est faite entendre ces dernières semaines.

Certes, le président de l’AS JT sera seul en course le 3 février, comme il y a quatre ans. Mais pour autant, deux listes concurrentes ont été constituées pour réclamer du changement : celle de Timonia Asen, recalée par la Commission électorale après avoir présenté deux colistiers non-licenciés, et celle de Rocky Aitamai, poussée par Reynald Temarii, qui ne l’a finalement pas déposée pour mieux préparer des recours juridiques post-électoraux. « Rien ne me surprend à Tahiti, dans tous les domaines », balaye Thierry Ariiotima, qui ne se « préoccupe pas des adversaires ». Pas plus que des recours potentiels de ses opposants, dont certains dénoncent des « insécurités juridiques » autour de l’élection. « Je ne m’inquiète pas du tout. Nos commissions électorales sont gérées de façon neutre et indépendante par des juges, des avocats, des juristes ou des gens de la protection civile. J’attends le retour de ces commissions », rappelle-t-il. Hors de question, donc de s’immiscer dans une quelconque polémique. « J’ai un travail à terminer, c’est tout ce qui m’importe ».

« L’objectif est de gagner » sur tous les terrains

Un travail à terminer, à commencer par le retour au premier plan des sélections à onze, en manque de résultat à haut niveau Océanien. « Pour moi, la situation n’est pas catastrophique », défend le dirigeant, qui cite la qualification en mondial U20 en 2019, ou l’accession de l’équipe seniors aux demi-finales du tournoi qualificatif pour la dernière Coupe du monde. « Nous avions perdu 1-0 contre la Nouvelle-Zélande qui n’a que des joueurs professionnels » poursuit-il. S’il concède que « les résultats ne sont peut-être pas satisfaisants, mais il ne faut pas oublier que les autres fédérations d’Océanie travaillent aussi, en prenant des entraîneurs huppés venus de l’étranger ».

À l’avenir, Thierry Ariiotima souhaite continuer à travailler avec des techniciens du pays, « qui ont les diplômes requis » et mettre en place « un projet de jeu similaire, des U15 aux seniors, pour permettre aux joueurs d’être plus à l’aise et de savoir comment jouer lorsqu’ils arrivent » dans la catégorie supérieure. Autre axe d’amélioration : « la préparation, qui nous a peut-être un peu manquée » ces derniers temps. Car pour les échéances à venir, la Coupe des Nations d’Océanie cette année, les qualifications pour le Mondial 2026 et les Jeux du Pacifique de 2027, « l’objectif est de gagner ». La création du pôle espoirs, dossier déjà bien avancé, dont l’ouverture est prévue pour septembre avec une vingtaine de places destinées à des jeunes venus de tous les archipels, s’inscrit notamment dans cette dynamique.

Nouvelle salle pour le futsal, toujours des fonds pour le beach soccer

Les ambitions sont les mêmes en ce qui concerne les féminines, avec « des résultats encourageants alors que nous sommes en phase de formation ». Mais aussi au niveau du futsal, avec l’ambition de créer « une structure adéquate digne de la FTF dans les quatre ans ». « On a déjà un synthétique et un terrain de beach soccer mais il nous manque cette salle de futsal, que l’on veut implanter avec un centre médical ou un centre de musculation ». « On veut vraiment le haut niveau » dans les salles, martèle le président, qui cite l’exemple du beach-soccer, dont la Coupe du monde se déroule actuellement : « on a pris un des meilleurs entraineurs du monde, le Suisse Angelo Schirinzi, pour accompagner Teva Zaveroni et faire de Tahiti une équipe mondiale, donc on est vraiment confiants, on peut gagner cette Coupe du monde ». Et là où certains pointent les coûts élevés engendrés par les déplacements des Tiki Toa, le président est clair : « financièrement, on va continuer à aider toutes les sélections, qui ont besoin d’aller au contact international », notamment dans leur préparation. « On fera la juste mesure des choses pour faire en sorte que chaque sélection puisse bénéficier de quelque chose. » Pour continuer à financer tout ça, la FTF compte bien sur la manne apportée par la FIFA, qui devrait encore augmenter dans les années à venir, « considérablement », selon le président, qui oriente pour le moment un budget de 400 millions de francs.

De l’argent qui pourrait aussi servir à rémunérer des éducateurs, maillons essentiels pour former la base de demain. « Les clubs perdent des bénévoles, c’est commun à tous les sports. Nous avons 480 diplômés en Polynésie, mais on ne les vois pas sur le terrain, car ils demandent à être rémunérés », constate le vice-président de l’OFC, qui milite auprès du COPF pour la mise en place d’un « code du sport qui nous permettrait de bien cadrer les choses pour rémunérer les éducateurs on les formateurs ». 

Une liste avec les îles et la jeunesse

Thierry Ariiotima espère désormais voir les clubs assister aux élections. « Même s’il n’y a qu’un seul candidat, c’est intéressant de voir s’ils adhèrent à la profession de foi », note le dirigeant, forcément « serein » avant le scrutin. « Par rapport aux discussions qu’on a eues, je pense qu’on peut être confiants. Les clubs étaient contents de notre tournée », dit le tête de liste, qui a visé large pour constituer son équipe, avec deux postes prévus pour des dirigeants de Moorea, deux aux îles sous le Vent et également deux aux Marquises. Une façon de saluer l’importance des îles dans le football polynésien, lui qui a été accusé par ses concurrents de délaisser les archipels. « Ce n’est pas le ressenti que j’ai eu pendant la tournée », dit-il. « On a mis des îliens en formation, pour qu’ils interviennent dans les archipels et pour aider les clubs à bien se constituer. On va aussi essayer de former quelqu’un pour aider les îles à bien se développer au niveau administratif ».

Enfin, s’il est élu, Thierry Ariiotima assure vouloir rapidement préparer sa succession. « Dans notre groupe, il y a des jeunes, entre 30 et 45 ans, qui pourraient prendre la Fédération à l’avenir, car il est clair que je ne suis pas éternel. Il est temps de donner un peu d’expériences à ces jeunes qui ont tout l’avenir devant eux, surtout en tant que dirigeants ». Le congrès électif de la FTF doit avoir lieu ce samedi 3 février.

Article précedent

D'après l'ISPF, le marché de l'emploi atteint de nouveaux sommets

Article suivant

Samedi 03 février 2024 : demi-finales du Défi Technique McDo

Aucun Commentaire

Laisser un commentaire

PARTAGER

Thierry Ariiotima a « un travail à terminer » à la FTF