Mercredi, au troisième jour du procès de l’affaire « Pageau » de fraude à la défiscalisation, le principal prévenu du dossier a été longuement entendu et a tenté de minimiser son implication dans le montage des dossiers frauduleux.
La troisième journée de procès de l’affaire « Pageau » a été consacrée à l’audition du principal mis en cause du dossier, l’ancien gérant du cabinet de défiscalisation Gestom, Thierry Pageau. Le président du tribunal correctionnel a rappelé le casier judiciaire déjà bien fourni du prévenu : abus de confiance, abus de biens sociaux, banqueroute, escroquerie et autre faux et usages de faux. Le quadragénaire purge également aujourd’hui une peine de prison ferme pour trafic de stupéfiant et violence sur mineur.
Mercredi, comme lors des deux premiers jours de procès, Thierry Pageau a tenu tête au tribunal, en cherchant une nouvelle fois à minimiser son implication. Désigné par tous les co-prévenus comme étant à l’origine des structures, de la mise en place du pourcentage des commissions, du positionnement des dirigeants et également de la répartition des flux financiers issus de la fraude, l’ancien gérant du cabinet de défiscalisation a continué de noyer le poisson.
Changement de version
Si pendant l’instruction Thierry Pageau avait reconnu la matérialité des dossiers frauduleux, sa version des faits à la barre a été finalement différente. Le gérant des cabinets de défisc’ a reconnu des « défauts de montage et des factures réalisés par d’autres » dans les dossiers, mais a assuré que les travaux et le matériel étaient bien existants.
Thierry Pageau a une nouvelle fois chargé son bras droit, Jehan Morault. « Tous ces dossiers représentent 1 % du volume d’affaire que l’ont gérait », s’est-il justifié. « Il y avait 10 000 dossiers en tout, 140 avec des anomalies, comment voulez-vous que je sois capable de tout vérifier en temps réel ? ». Thierry Pageau n’a reconnu finalement que « des anomalies » avant d’attaquer à son tour le tribunal : « j’ai demandé à la justice de faire des analyses et de m’entendre sur tous les dossiers, ça n’est pas arrivé ». « C’est un dossier à charge », a finalement lancé le gérant de Gestom, refusant ensuite de répondre aux questions du tribunal sur des dossiers déjà évoqué les jours précédents.
Le procès doit se poursuivre avec l’audition des parties civiles, qui sont près d’une vingtaine dans ce dossier.