Dans son deuxième livre photo, Teahupo’o, le miracle au bout de la route, le photographe et vidéaste rend hommage à la vague et aux surfeurs qu’il photographie depuis 1997. En collaboration avec des athlètes, journalistes et écrivains, Tim McKenna signe un ouvrage de 272 pages, imagé par 250 clichés, publié par Au Vent des Îles. Deux séances de dédicaces sont déjà prévues à Tahiti.
Depuis qu’il a installé son logiciel de traitement d’images, en 2005, Tim McKenna dénombre près de 250 000 clichés de la vague du bout de la route. Un décompte auquel il faut ajouter ceux plus anciens, puisqu’il capture la vague depuis 1997. « Je pense qu’on peut en rajouter 250 000 autres », sourit-il. Une partie a illustré son premier livre, Teahupo’o, la vague mythique de Tahiti, publié en 2007, traduit en six langues et vendu à plus de 35 000 exemplaires. Plus de quinze ans plus tard, le voici de retour dans les rayons des librairies, fidèle à son éditeur Au Vent des Îles, avec Teahupo’o, le miracle au bout de la route et ses 250 photos.
« Je voulais le sortir dix ans après le premier, mais plein de chose se sont passées, je ne trouvais pas le temps, car cela représente tout de même huit mois de travail, entre la recherche de photos et les textes », raconte l’auteur. Le déclic a finalement lieu « il y a quatre ans », à l’annonce de l’organisation des épreuves olympiques de surf sur le spot qui l’a rendu célèbre et qu’il a lui même contribué à mettre en avant autour du monde. « Je me suis dit : c’est un signe et c’est cool car j’ai quatre ans de plus pour le travailler », se souvient-t-il.
« Important d’avoir des histoires »
Un travail de sélection donc, mais aussi d’écriture. Tim McKenna lui-même prête sa plume à certains portraits ou récits. D’autres sont réalisés par des journalistes, comme le spécialiste de l’Équipe David Michel, le reporter et auteur, non moins spécialiste, Guillaume Dufau, la légende de « la vague du millénaire » Laird Hamilton ou l’autrice multi-primée Ingrid Astier.
« C’était important d’avoir des histoires. Il y a beaucoup de photos, le livre est assez gros, donc je voulais qu’on puisse poser le livre, revenir, le prendre une semaine après. Je voulais aussi des signatures, des gens un peu connus. J’ai demandé à des surfeurs, des amis, je voulais que ce soit hétéroclite avec des anciens champions, des journalistes ou des écrivains, je voulais que ce soit varié, qu’il y ait des histoires sympa, que l’on puisse s’intéresser au livre et y passer du temps« , détaille le chasseur de vagues.
Parmi les clichés et les portraits, certains rendent hommage aux grands noms du circuit, aux champions d’aujourd’hui, où à ceux qui ont connu leur jour de gloire sur une vague, à l’image du surfeur Ariihoe Tefaafana, immortalisé en surfant une bombe le 17 août 2019. Celui qui est devenu journaliste, après avoir renoncé à percer au plus haut niveau mondial, salue les photographes, qui ont permis à certains Tahitiens de vivre de leur passion. « Avoir des gens comme Tim à Teahuupo’o aide les locaux à se faire connaître. Les photos font le tour du monde et le surfeur n’a pas à s’exporter et à supporter ce coût financier pour se faire connaître et espérer avoir une carrière pro. Comme Matahi Drollet qui vit de sa passion à Teahupo’o », en dehors des circuit pro. « C’est aussi grâce à tous ces photographes et à tous ces vidéastes« , souligne l’ancien champion.
À la recherche d’autres vagues
Des photographes aujourd’hui trop nombreux ? Quand on lui demande s’il envisage un troisième tome sur Teahupo’o, Tim McKenna reconnaît « avoir envie d’aller découvrir d’autres vagues… Il y en a tellement en Polynésie française ». « Teahupo’o est tellement médiatisée aujourd’hui, quand il y a de grosses houles c’est un peu la foire, on ne peut plus vraiment travailler comme avant, avec des bateaux de partout… », regrette celui qui « était autrefois obligé d’appeler des surfeurs pour descendre là-bas », du temps où la marina n’existait pas au bout de la route.
« Il n’y a peut-être plus la même envie qu’avant, même si je reste scotché et hypnotisé quand je la vois ». Il le sera bien sûr lors des Jeux Olympiques fin juillet, un évènement qu’il n’aurait « jamais imaginé » vivre au PK0. Accrédité par l’ISA il pourra, une nouvelle fois, capturer les exploits des équilibristes de Teahupo’o. Et espère voir un Polynésien triompher, victoire qu’il rêve de placer au panthéon de ses souvenirs, déjà bien rempli avec « la vague de Laird Hamilton, la victoire de Vahine Fierro sur la Tahiti Pro, le 10 de Kelly Slater ou le jour où Matahi Drollet a attendu huit heures », pour surfer l’une des plus grosses vagues jamais immortalisées dans la passe de Havae. Des performances à retrouver dans son dernier livre, qu’il présentera en dédicace à la librairie Odyssey le samedi 22 juin et à Carrefour Punaauia le samedi 29 (de 9 heures à midi).
« Teahupoo, le miracle au bout de la route », édition Au vent des Îles, 272 pages, 5 800 francs.