VIDÉO – La présidente du Front national a défendu, mercredi sur BFMTV, le recours à la torture dans certains cas.
Le recours à la torture peut être « utile » dans certains cas, a estimé Marine Le Pen, mercredi sur BFMTV. Avant de dénoncer, un peu plus tard sur Twitter, une « interprétation malveillante » de ses propos.
Interrogée sur un rapport américain ayant fait grand bruit, qui détaille les sévices infligés par la CIA à des suspects de terrorisme, l’eurodéputée a déclaré sur BFMTV : « moi, je ne condamne pas ». « Sur ces sujets-là, il est assez facile de venir sur un plateau de télévision pour dire: ‘hou la la ! C’est mal' », a lancé Marine Le Pen. La torture peut-elle être utilisée ? « Oui, oui, bien sûr, cela a été utilisé dans l’histoire ». Et la présidente du FN d’ajouter : « moi je crois que les gens qui s’occupent de terroristes et accessoirement de leur tirer des informations » qui « permettent de sauver des vies civiles, sont des gens qui sont responsables ».
« Avec les moyens qu’on peut ». Ce recours à la torture peut-il parfois être excusable ? « Il peut y avoir des cas, permettez-moi de vous dire, quand une bombe -tictac tictac tictac – doit exploser dans une heure ou deux et accessoirement peut faire 200 ou 300 victimes civiles, où il est utile de faire parler la personne ». Même sous la torture ? « Avec les moyens qu’on peut », a répondu Marine Le Pen.
Peu après cette interview, Marine Le Pen a dénoncé sur Twitter une « interprétation malveillante » de ses propos. « Face au terrorisme, pas d’angélisme », écrit-elle, précisant qu’en évoquant « les moyens qu’on peut », elle parlait des « moyens de la loi, évidemment pas la torture ».
Interprétation malveillante. Face au terrorisme, pas d’angélisme. « Les moyens qu’on peut » : les moyens de la loi, évidemment pas la torture.
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 10 Décembre 2014
Si Marine Le Pen a rétropédalé, d’autres cadres du FN ont, eux, assumé leur position sur l’usage de la torture. C’est notamment le cas du député Gilbert Collard, interrogé sur Itélé, : « La torture inutile est un crime, on est tous d’accord. C’est vrai que la torture doit être le recours ultime quand il faut sauver des vies. Mais la lâcheté qui consiste à dire ‘que les innocents meurent pourvu que j’ai les mains propres’, moi ça me dégoûte. Si pour sauver 20 ou 10 ou 2 ou 1 vie, il faut malmener un tortionnaire, et bien je le fais! Je le fais avec dégoût, mais ce sont des choix qui sont absolument courageux », a jugé le député apparenté FN. Une position partagée par Bruno Clavet, ancienne tête de liste du Front national dans le 3e arrondissement de Paris :
Cela n’engage que moi: la torture sur des terroristes quand celle-ci permet de récolter de précieuses infos & sauver des vies je suis POUR
— Bruno Clavet (@BrunoClavet) 10 Décembre 2014