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Tour des juges : ça casse mais ça passe à Teahupo’o

Ce vendredi, de nouveaux tests ont été entrepris du côté du PK0 en vue du chantier de la tour des juges. Il s’agissait de faire évoluer trois barges sur des chenaux balisés en début de semaine par Moana David et Pascal Luciani, a qui le ministère a confié les manettes de l’opération. Malgré les précautions prises, des bris de coraux ont été constatés, mais les essais ont toute de même continué pour deux des trois embarcations, les conditions météo s’étant dégradées dans l’après-midi.

Nouveelle étape dans le chantier – très surveillé – de la tour des juges. Ce vendredi, de nouveaux essais de barge ont été entrepris dans le lagon Teahupoo. Une opération délicate, surtout depuis le premier essai, effectué il y a deux semaines et durant lequel la barge de la société Boyer avait buté sur des patates de corail et provoqué un tollé chez les protecteurs de l’environnement. Cette fois, les choses ont été plus cadrées, expliquaient ce vendredi matin les autorités, qui ont mobilisé trois nouvelles barges, plus petites, qui vont circuler entre la terre et le site d’installation de la tour « pendant la phase chantier ».

Deux chenaux balisés

L’opération a démarré par une phase de repérage orchestrée par Moana David. Le responsable de l’installation de l’ancienne tour en bois depuis des années a travaillé pendant deux jours – avec Pascal Luciani responsable de la WSL – au balisage de deux chenaux, dans le lagon vers le site d’installation de la tour. Les experts des travaux maritimes, mandatés sur le chantier, ont ainsi pu bénéficier « de l’expertise et de l’expérience », de ces deux grands noms, habitués du spot précise la ministre des Sports Nahema Temarii. Objectif : leur montrer le chemin, mais aussi leur donner les clefs pour repérer les conditions qu’il faut réunir pour passer sans engendrer de dégâts conséquents :

Des bris de coraux 

Malgré ces précautions, et après plus d’une heure de repérage ce matin, un des bateaux a touché le récif de Teahupo’o. Moana David parle d’une mauvaise manœuvre qui n’empêche pas la suite du chantier. Les surfeurs présents, qui ont scruté toute l’opération et « filmé la destruction », dénoncent quant à eux un nouveau fiasco. « Ils ont encore détruit du récif, martèle Lorenzo Avvenenti. C’est très dur de ne pas les arrêter quand tu les vois casser du récif. En tant que ta’ata Tahiti qui tient à son île quand tu vois ça, les décisions prises par des personnes qui ne font pas assez attention à tout ça, c’est triste »

« Ça ne me dérange pas de perdre ce gagne-pain »

Rappelons que Lorenzo Avvenenti, ce surfer de Teahupo’o, très actif dans la lutte contre le projet de tour en alu, fait partie de ceux qui n’ont pas été convaincu par le discours des autorités ces dernières semaines. La nouvelle version de la tour, allégée, avec des fondations moins profonde et plus facile à installer ne lui convient pas et tant pis pour les conséquences du mouvement d’opposition sur Teahupo’o.  » Pour moi, ce combat est plus fort que tout. Ça ne me dérange pas de perdre ce gagne-pain de l’année, assure le surfeur qui précise aussi qu’il fait ça pour les générations futures ». Pour lui, les autorités « divisent le peuple » au travers « d’un ultimatum » qui met « beaucoup de pression au niveau financier ».

Quoiqu’il en soit, les essais se sont poursuivis jusque dans l’après-midi, et ce, malgré les quelques bris de coraux, « proportionnellement assimilable à ce qui est cassé, tous les jours par des embarcations divers », selon les experts des travaux maritimes. Finalement, deux des trois barges ont pu être acheminées vers le site d’installation de la tour, sans nouveaux dégâts. Le chantier pourra donc continuer, avec pour objectif une livraison de la tour en mai, pour la Tahiti Pro.

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1 Commentaire

  1. Motook
    16 décembre 2023 à 17h29 — Répondre

    Mais pourquoi continuer à utiliser des moteurs HB à hélice ? Pourquoi ne pas faire déplacer ces barges par des jet skis qui sont propulsés par une turbine et ne risquent pas de casser les coraux ? Ça mettrait peut-être tout le monde d’accord au moins pour le déplacement du matériel.

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