ACTUS LOCALES

Tour des juges : l’État remet au pot à Teahupo’o


Le ministre délégué aux Outre-mer Philippe Vigier a annoncé, depuis le PK0, une subvention supplémentaire pour la « tour des juges », projet du Pays dont le coût a explosé. Sur les 527 millions de francs de dépenses désormais prévues, l’État devrait en assumer 250. La tour en alu, aussi haute mais plus large et plus solide que la structure actuelle, doit commencer à être montée en septembre, et être opérationnelle en mars, avant la Tahiti Pro 2024 et les JO de fin juillet.

Chacun son rôle devant les micros à Teahupo’o : le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin se concentre sur le dispositif de sécurité des JO, la ministre nationale des Sports Amélie Oudéa-Castera détaille l’organisation de l’épreuve… Mais les deux responsables ont laissé au nouveau ministre délégué en charge des Outre-mer, Philippe Vigier, le soin de faire l’annonce financière – forcément attendue – de cette première journée de visite au fenua. Elle concerne la fameuse tour des juges en alu, qui doit remplacer, d’ici les JO, l’édifice en bois qui trône à chaque compétition près de la passe de Hava’e. Le projet, piloté par le Pays, était estimé l’année dernière à 350 millions de francs, avant d’être réévalué, après consultation des entreprises spécialisées à 547 millions, comme l’avait annoncé la ministre polynésienne des Sports Nahema Temarii. Le Pays parle finalement aujourd’hui de 527 millions, pour un financement de l’État qui n’avait jusque là pas changé : 175 millions, soit 50% du coût initial.

Subvention ou pas de construction

Le nouveau ministre délégué avait été interpellé sur le sujet, et visiblement de manière assez directe. Paris craignait que ce projet de tour, qui doit faire partie des « héritages » des Jeux, soit tout simplement abandonné par le Pays sans aide supplémentaire. « On a décidé pas plus tard qu’hier », assure Philippe Vigier. Décidé « d’abonder très largement financièrement » la construction : « 628 000 euros » de plus, soit 75 millions, qui viennent compléter les 175 millions déjà débloqués par l’État. La participation de Paris s’approche donc de la moitié du coût total. Le ministère des Outre-mer aurait utilisé une bonne partie de ses budgets courants débloquer la somme rapidement. « Quand on a la chance d’avoir un milliard de téléspectateurs qui vont regarder ces épreuves, quand on a la chance d’avoir 200 journalistes accrédités qui seront là, ça veut dire que c’est une vitrine formidable de ce que savons faire, explique le locataire de la rue Oudinot. C’est un effort important, qui méritait d’être souligné, mais c’est un effort à la hauteur de cet enjeu : tous les moyens ont été mobilisés pour que cette épreuve se passe dans les meilleures conditions. »

Début du chantier en septembre

Le passage à Teahupo’o de ce mercredi – qui sera complété par une autre visite, plus technique, de la ministre des Sports ce jeudi – aura aussi été l’occasion de repréciser les contours de ce projet. « Ce n’est pas un immeuble sur l’eau comme on l’a entendu, insiste Barbara Martins-Nio, la représentante du Cojo en Polynésie, la nouvelle tour se dressera exactement au même endroit que la tour actuelle, et fera la même hauteur, avec le même nombre d’étages. » Trois, avec un sol en « bois local », mais une structure en alu pour gagner en durabilité et en solidité. Car si elle est aussi haute, la nouvelle tour sera plus large que sa prédécesseure (1,5 mètre de plus de chaque côté), pourra accueillir davantage de monde (une quarantaine contre une vingtaine à l’heure actuelle) et surtout davantage de matériel technique, des serveurs informatiques aux caméras. Les responsables de l’audiovisuel olympique, décidés à retransmettre l’évènement dans de meilleures conditions que la Tahiti Pro de la WSL, ont fixé des contraintes importantes : jusqu’à 350 kilos de soutien nécessaire par mètre carré.

L’édifice démontable et équipé d’un petit quai à bateau, nécessite, après études de l’existant, de nouvelles fondations. La tour doit commencer à être montée à terre dès le mois de septembre. Les travaux en mer commenceront en décembre pour être livrés si tout va bien à la fin février 2023. Les responsables du chantier devront d’ici là installer les réseaux de « courant faible et courant fort », de fibre, d’eau et d’évacuation des eaux usées. En comptant les retards et le branchement, le Cojo s’est engagé à mettre à la disposition de la WSL une tour opérationnelle à la fin mars, pour tester l’équipement sur la Tahiti Pro 2024, qui a été pour l’occasion décalée au mois de mai.

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Journal de 7h, le 17/08/2023

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