Le 22 juillet la Ministre des Outre Mer, Georges Pau-Langevin, et le Ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, ont présidé la dernière séance du Conseil de Promotion du Tourisme dédié aux destinations d’Outre mer. Le rapport met en avant que l’atout économique qu’est le tourisme, n’a pas encore la place stratégique qu’il mériterait. Six axes de propositions ont été donnés pour déboucher sur 27 mesures applicables en 2020 en faveur du tourisme en Outre-mer.
Le rapport présenté établit un constat sans appel : véritable levier de développement et de croissance, le tourisme n’a pas encore, dans l’ensemble des Outre-mer, la place stratégique qui devrait être la sienne. En complément des travaux menés depuis dix mois au sein du Conseil de Promotion du Tourisme, cette séance dédiée aux Outre-mer avait l’ambition de réaffirmer la place de premier plan qu’entendent tenir les Outre-mer pour contribuer à l’attractivité touristique de la France .Après avoir auditionné les professionnels du secteur de chacun des territoires, les rapporteurs ont formulé des propositions autour de six axes :
1) Mieux connaître l’activité touristique pour mieux la piloter : Le cluster Outre-mer d’Atout France doit se transformer en une plateforme opérationnelle et stratégique dédiée au développement du tourisme ultramarin.
2) Mieux promouvoir produits, expériences et marques : le rapport propose des mesures permettant d’exploiter l’avantage comparatif évident dont disposent les outre-mer. La promotion du tourisme de croisière – marché en pleine croissance – en est un exemple ainsi que le montre le rapport présenté par Jacques Maillot.
3) Renforcer l’accessibilité des destinations : le rapport propose la densification des dessertes aériennes, et de poursuivre l’assouplissement des exigences de visas, compte tenu des effets positifs des premières mesures prises en 2014. A noter, l’ouverture à Orly, en avril 2016, d’un nouveau terminal dédié aux voyageurs des destinations Outremer.
4) Accompagner la modernisation et le développement du secteur hôtelier : Le rapport propose notamment une stratégie et des outils de relance de l’hôtellerie dans les DOM afin d’en permettre l’indispensable modernisation et le développement du tourisme de proximité pour lutter contre les effets de la saisonnalité.
5) Prendre le virage numérique : Le rapport propose des mesures permettant de renforcer la visibilité des destinations ultramarines sur le web.
6) Formation : le rapport propose des mesures permettant de renforcer l’accès des jeunes ultramarins qualifiés sur le marché du travail du tourisme par la mise en place de parcours de carrière ou encore le développement d’un établissement de formation touristique de notoriété internationale.
De ces six axes sont sortis 27 propositions prévues pour 2020 en faveur des destinations d’Outre-mer :
Observation et pilotage de l’activité touristique :
- Engager les destinations d’outre-mer à produire des données statistiques sur leur développement touristique
- Faire du cluster outre-mer d’Atout France une plateforme opérationnelle et stratégique dédiée au développement du tourisme ultramarin
- Inciter les acteurs des territoires ultramarins à élaborer des schémas régionaux de développement touristique
- Intégrer, dans les schémas régionaux de développement touristique, l’identification de sites fonciers pouvant faire l’objet de nouveaux projets d’investissement en liaison étroite avec les agences foncières concernées
Produits, expériences et marques :
- Qualifier et mettre en valeur les patrimoines culturel et naturel ainsi que les opportunités offertes par l’activité « tête de ligne » de la croisière
- Renforcer et valoriser l’offre gastronomique
- Prendre en compte les exigences du tourisme durable
- Dans les outre-mer, mettre en place des zones de détaxe (7j/7j), permettant la vente de produits locaux et de marques
Positionnement stratégique, clientèles et accessibilité aérienne :
- Développer des plans d’action marketing sur les marchés internationaux de proximité régionale, en complément du marché métropolitain et européen
- Inscrire dans les schémas de développement touristique, l’objectif de développer des dessertes aériennes
- Stimuler le développement d’accords commerciaux entre les compagnies aériennes pour renforcer et faciliter les connexions à destination des outre-mer
- Inciter les compagnies aériennes à développer des dessertes régionales directes, à maintenir leurs capacités en basse saison et à augmenter l’offre de sièges en période estivale
- Accompagner efficacement les aéroports ultramarins concernés par la croisière (en collaboration avec les armateurs), pour obtenir des dessertes de compagnies aériennes
- Poursuivre l’assouplissement des conditions d’entrée dans certaines collectivités d’outre-mer par des dispenses ciblées de visas de court séjour pour les ressortissants de pays présentant un réel potentiel touristique
- Mettre en place des plateformes de gestion à distance de délivrance des visas électroniques
Compétitivité des entreprises, hébergements et investissements, financements :
- Mettre en place un tableau de bord de l’investissement dans chaque destination outre-mer. Celui-ci doit définir les objectifs de développement du parc d’hébergements touristiques et analyser les dynamiques d’évolution
- Mettre en place une stratégie de restructuration du secteur hôtelier, en particulier de la grande hôtellerie, qui associe les professionnels, l’État, Atout France, les collectivités et les financeurs, dont l’AFD et la CDC, dans une démarche concertée et partenariale
- Accompagner la restructuration des offres hôtelières via la mise en place de guichets uniques « Projets et investissements » apportant de l’appui conseil en ingénierie, via un partenariat avec Atout France et les collectivités
- Accélérer la prospection d’investisseurs hôteliers internationaux dans le cadre d’un partenariat Atout France / Business France et les destinations outre-mer volontaristes
- Améliorer le cadre réglementaire en octroyant un CICE spécifique pour l’hôtellerie pour les 3 prochaines années
- Développer un dispositif « congé solidarité » pour les 3 prochaines années, facilitant le départ en préretraite des salariés âgés de l’hôtellerie contre le recrutement de jeunes déjà formés avec suivi personnalisé
- Lutter contre la saisonnalité et favoriser le tourisme de proximité des ultramarins, en diffusant les outils d’aide au départ en vacances de l’ANCV et en favorisant l’émergence et la structuration des relais locaux (publics et privés)
Numérique :
- Accroître les ambitions numériques sur l’outre-mer en fixant des objectifs annuels de progression tant quantitatifs que qualitatifs
- Mettre en place un portail numérique pour donner de la visibilité sur le web aux destinations d’outre-mer
Formation :
- Faciliter le développement d’un établissement de formation touristique, par bassin régional et de notoriété internationale, capable de proposer des formations au niveau master minimum
- Faire de l’entrée des jeunes qualifiés sur le marché du travail du tourisme une priorité partagée
- Mettre en place des parcours de carrière au profit des jeunes, par le biais d’un protocole d’accord signé entre les pouvoirs publics locaux, les enseignes hôtelières et de restauration et les branches professionnelles
D’après communiqué.