Un quarantenaire était jugé ce mardi pour escroquerie en récidive, faux et violences sur sa concubine âgée d’une vingtaine d’années. Une concubine elle aussi au banc des accusés pour escroquerie et vols, mais absente des débats. Ils avaient volé des carnets de chèques et falsifié la pièce d’identité d’une de leurs victimes, et mené la belle vie pendant quelque temps. L’homme a été condamné à 18 mois de prison avec 6 mois de sursis et sa compagne à 6 mois avec sursis. Les deux ont obligation de rembourser les victimes.
Actuellement incarcéré à Nuutania pour d’autres affaires de vols, l’homme de forte corpulence – il s’occupe de la salle de musculation à la prison – ne nie pas les faits de vols et escroqueries. Tout au plus nie-t-il sans trop de conviction les faits de violences sur celle qui était à l’époque sa concubine.
Et pourtant c’est à cause de ces violences que le couple s’est fait arrêter. Après avoir passé une nuit dans un hôtel de la côte est, payé à l’aide d’un chèque volé, la femme de chambre pénètre dans la chambre pour faire le ménage, lorsqu’elle aperçoit des traces de sang dans la chambre et la salle de bains.
Des traces suffisamment conséquentes pour que la direction appelle la gendarmerie. Ceux-ci en profitent pour vérifier le chèque émis par le couple, mettant ainsi fin aux agapes des deux escrocs. Car durant un mois, ils ont mené la belle vie. Chambres d’hôtel, week-end en pension de famille, restos, enceinte JBL, tablette, console de jeu. Bref ils ne se sont rien refusé. Le tout pour un montant de 648 000 Fcfp.
Leur technique est plutôt simple, pas de grosses entourloupes à faire mal à la tête. Du basique. Lui vendait des fruits et légumes sur le parking de grandes surfaces et repérait les sacs abandonnés dans les voitures. Parfois il brisait les vitres à l’aide d’une bougie de voiture ou profitait de l’étourderie d’une victime pour prendre son sac dans la voiture ouverte alors qu’elle ramenait son caddie. C’est ce qui est arrivé à l’une d’elles. Son sac contenait pièce d’identité et carnet de chèque. Il lui a suffi de remplacer la photo de la femme par celle de sa concubine et le tour était joué.
Des condamnations en métropole
À la barre, l’homme écoute tranquillement le juge faire l’inventaire de ses condamnations. Quatorze en l’espace de 20 ans et pas qu’en Polynésie. En métropole aussi, alors qu’il officiait comme danseur dans une troupe itinérante, il excellait aussi dans l’art de la cambriole.
En dehors de ses activités illégales, il bosse de temps à autres au noir et joue au kikiriri. « Je gagne tout le temps à ça » se vante-t-il fièrement à la barre. À la question du pourquoi tous ces vols, il assure, « pour manger ». Quant à savoir ce qu’il en pense, « c’est pas bien faut arrêter tout ça ». Sur le comment, « on va à l’église et on demande pardon. »
Pour le procureur, les faits sont reconnus, et l’accusé « averti depuis longtemps des risques pénaux, n’a pas tenu compte de ces avertissements ». Il réclame 24 mois de prison ferme avec mandat de dépôt. Pour son ex-compagne, au casier vierge, six mois avec sursis.
Après avoir délibéré le juge a condamné l’homme à 18 mois dont six mois avec sursis avec obligation de suivi et de rembourser les victimes. Sa concubine a quant à elle écopé de six mois avec sursis.