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Trafic d’ice de l’affaire Nivière : dernier épisode

Quatre derniers « petits » protagonistes du vaste réseau de trafic d’ice dirigé par le désormais connu John Nivière ont été jugés lundi après-midi en comparution immédiate. Trois hommes et une femme, pour la plupart consommateurs devenus revendeurs, ont été condamnés à des peines allant de 3 ans de prison ferme à 1 an de prison avec sursis.

C’est ce qui semble donc être le dernier épisode d’une vaste affaire de trafic d’ice débutée en octobre 2019 qui s’est joué lundi après-midi devant le tribunal correctionnel de Papeete. À la barre, trois hommes et une femme, interpellés mercredi dernier, des « personnalités moins importantes, consommateurs-revendeurs, concernés indirectement » a résumé la présidente du tribunal.

D’un côté, deux hommes, et la jeune femme, surnommée « Mama », ont tous les trois acheté de l’ice à John Nivière pour le revendre afin de financer leur propre consommation. Mama fait en revanche office de « super revendeuse » achetant jusqu’à 70g par semaine pour fournir ses quelques 50 clients par jour, « surtout les fins du mois » précise-t-elle aux juges. La jeune femme, enceinte de jumeaux, n’a pour autant rien gagné dans cette affaire, se faisant « payer » avec de la drogue. Elle explique que son fournisseur devait la « remercier » pour son travail, mais que ce dernier s’étant fait cueillir par les forces de l’ordre, le « remerciement » se fait toujours attendre…

Ces trois personnages ont déjà quelques condamnations à leur casier judiciaire notamment pour du paka.

Et puis « extérieur à tout ça » selon les mots de la présidente, le dernier prévenu, diplômé d’une école de commerce métropolitaine, n’est lui qu’un client de Mama, même s’il reconnait lui avoir parfois servi de chauffeur. Son casier ne fait état que d’un retrait de permis pour alcool au volant. « Ce cas atypique illustre bien que l’ice touche toutes les couches de la société » a déclaré le procureur de la République, Robert Danielsson, dépeignant cette drogue comme « une vraie pieuvre, dont les tentacules se retrouvent dans tous les quartiers ».

Finalement les deux revendeurs ont été condamnés à 3 et 2 ans et demi de prison ferme, un mandat de dépôt a été prononcé à l’audience. La jeune femme, compte tenu de sa situation, a été condamnée à 3 ans dont 1 an avec sursis probatoire de 2 ans et une obligation de soins. Elle effectuera donc sa peine une fois sa grossesse terminée. Enfin le consommateur a écopé d’1 an de prison avec sursis et d’une amende de 300 000 Fcfp.