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Trail Aito sport : une victoire et des projets pour « Delbi » et Pauline Said


Delbi Villa Gongora a remporté ce samedi la 7e édition du trail Aito Sport, grimpant et dévalant la Mission en moins d’une heure. Le coureur, qui devance Damien Troquenet et Thomas Lubin, se prépare pour deux ultras, en Nouvelle-Calédonie et à Moorea. Côté femmes, Pauline Said, qui l’emporte devant Guénaelle Rauby et Valérie Connan, sera au départ, en mai, du Marathon des Marquises et de la Nuit des trails de Moorea… Avant de rentrer vers Paris.

Ce samedi matin, les favoris étaient tous au rendez-vous, en haut de la route de la Mission, à l’entrée du sentier de la Croix. Au coude-à-coude, même. Cédric Wane, vainqueur en 2022, mène cette petite échappée. Damien Troquenet, qui lui a succédé l’année dernière, est dans ses chaussures. Thomas Lubin, jamais bien loi de son partenaire de Swimrun, avec qui il s’est imposé la semaine dernière en Nouvelle-Calédonie, est à quelques mètres. Delbi Villa Gongora, lui, reste à portée d’accélération. Il fera l’effort à la toute fin des 600 mètres d’ascension et dévalera seule le chemin retour de ce trail Aito Sport de 12 kilomètres. Même si le tracé de l’épreuve est légèrement modifié à chaque édition, son temps – 58 minutes et 55 secondes – est qualifié de « record » par les organisateurs. Damien Troquenet passe la ligne moins de deux minutes plus tard, suivi de Thomas Lubin, puis Cédric Wane.

Deux 100 km et un 145 km

D’origine péruvienne mais installé en Polynésie depuis près de 15 ans, « Delbi », comme on l’appelle sur les lignes de départ et jusqu’au podium, est loin d’être un vainqueur surprise. Deuxième de Trail Tupuna de la Xterra l’année passée – il l’avait gagné en 2022 mais s’est cette fois incliné face à un international français, Cédric Fleureton – il a aussi remporté, plu récemment, le trail de Mangareva, et enchaîné les performances à l’extérieur, où il court sous les couleurs de Tahiti. Troisième du trail suisse de Montreux, et ses 111 kilomètres, bien classé dans plusieurs épreuves alpines de plus de 50 km dans la foulée, 30e garçon à la Diagonale des fous de la Réunion, où il a couru une trentaine d’heures… Ce trail Aito Sport, ça n’est pas « sa distance », mais c’est une façon de « relancer » la saison. Et continuer sa préparation pour des rendez-vous beaucoup plus longs.

« Dans trois semaines je suis en Nouvelle-Calédonie pour l’ultratrail, je vais faire un 100 kilomètres et puis la semaine d’après j’enchaîne avec le X Terra à Moorea, je vais faire l’ultra aussi, mais à une semaine d’écart ça va être chaud, décrit-il. Et puis après pour la fin de saison, je pars en métropole, je vais à Chamonix, je fais la TDS de l’UTMB (la Traces des ducs de Savoie, une des courses phares du circuit de l’Ultra-Trail du Mont Blanc, qui a lieu fin août, ndr). Là il y a 145 kms et 9300 mètres de montée. Donc il faut commencer sérieusement à faire des kilomètres et du dénivelé ».

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Deux dernières courses polynésiennes pour Pauline Niva

Des kilomètres et du dénivelé, ce sont aussi les projets de Pauline Said, première femme en 1 heure 15 minutes. Elle aussi a su gérer son ascension pour ne pas être en difficulté avant la croix. Et elle aussi gagne une épreuve loin de sa distance de prédilection. « Je suis plus sur des 50 kilomètres, parce que j’aime bien l’endurance, je ne suis pas quelqu’un de très rapide, note-t-elle. Mais comme c’est du trail et qu’ici ça monte fort, je pense que c’est quand même à mon avantage. Parce que c’est ce que j’aime quand même, la montée ».

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Gagnante du marathon de Moorea 2023, deuxième cette année, la métropolitaine se prépare pour le Marathon des marquises, qui fait son retour. La course, relancée par le champion Georges Richmond, a la caractéristique de compter, en plus des 42,195 kilomètres sur route, pas moins de 1200 mètres de dénivelé. « Ça demande une préparation très particulière », pointe Pauline Niva, qui, elle aussi, « enchaînera », quelques jours plus tard sur la Nuit des trails de Moorea. « Ça sera très dur, je n’aurais pas récupéré, prévient-elle. Je pars dans ma tête sur un 25 kilomètres, si je me sens bien, je continue jusqu’à 50… ou plus, on verra ». Ce devrait être, quoiqu’il arrive, la dernière course polynésienne de la championne, militaire comme son mari, et qui retourne en métropole dans quelques semaines.