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Trois ans avec sursis requis contre le père Sergio

Ce mardi s’est déroulé le procès du père Sergio, ancien curé de la paroisse de Sainte-Thérèse, accusé d’agression sexuelle sur un mineur de 17 ans et de corruption de mineur sur son cousin, âgé de 17 ans aussi en juillet 2017. Des faits dénoncés en 2019. Le délibéré sera rendu le 17 octobre

Selon les déclarations des plaignants durant l’instruction de ce dossier, l’un des mineurs faisait l’objet, de la part du père Sergio, d’une véritable obsession. Il le couvrait de cadeaux – VTT, iPhones, et argent liquid – et ne ménageait pas les preuves d’affection en public. Un amour purement platonique, insiste le prévenu. Mais un soir, dans un hôtel de la cote Est, l’homme d’église serait passé à l’acte, prodiguant une fellation à l’adolescent alors que celui-ci était ivre et endormi.  Concernant sa deuxième victime il l’aurait fait boire et visionner un film pornographique et lui aurait touché le téton. Le prévenu nie en bloc, même s’il reconnaît avoir été présent à l’hôtel.

« Il m’a dit qu’il avait fait un rêve érotique »

« C’est lui qui a amené de l’alcool, il avait l’habitude de boire, j’ai juste bu un peu avec lui. » Concernant l’agression le juge lit la déposition de la victime. « Il m’a fait boire et le lendemain je me suis réveillé avec le sexe gluant et j’étais mal. Je ne me rappelle rien. » Le prêtre nie : « il m’a dit qu’il avait fait un rêve érotique. »  L’assurance que lui confère sa stature physique et son statut d’homme d’Église, explique surement sa relative tranquillité à la barre d’où, à toutes les accusations, il répond par un laconique « C’est un mensonge. »  Pourtant, la victime reconnaîtra qu’il ne dormait pas vraiment et qu’il a bien vu le prêtre lui prodiguer une fellation, « mais j’étais paralysé, j’avais peur et après j’ai eu honte c’est pour cela que je n’ai rien dit. Après je suis tombé dans le paka. » Il ne voulait plus avoir de contact avec le père Sergio, à tel point que celui-ci aurait tenté de mettre fin à ces jours. Ce que nie le prêtre :« Je n’ai aucune raison de me suicider. »

« Il s’est amouraché de la victime et il est passé à l’acte. « 

Tout au long de l’audience, le père Sergio reste campé sur sa position : « C’est un complot » reconnaissant toutefois son homosexualité, qui est selon lui, « une circonstance aggravante pour un prêtre. »Hors sujet, pour la procureure, pour qui il s’agit d’établir l’agression sexuelle.  « Le père Sergio, pour la famille de la victime et la victime, c’est un bienfaiteur. Pourquoi voulez-vous qu’on complote contre son bienfaiteur. (…) il s’est amouraché de la victime et il est passé à l’acte. » Relevant que son casier judiciaire est vierge, elle réclame trois ans de prison avec sursis avec obligation de soins.

« Il y une pétition de plus de 300 personnes qui réclament son retour à Sainte-Thérèse ».

La défense estime que les faits ne sont pas clairement établis. Selon l’avocat, il y avait un jeu de pouvoir dans la paroisse entre le père Sergio et le père de la victime, d’où l’idée de « complot ». Et surtout, « qu’allait faire un mineur dans la chambre d’hôtel d’un prêtre et ce avec la bénédiction de ses parents ? » Ultime argument, « il y une pétition de plus de 300 personnes qui réclament son retour à sainte Thérèse ». Il demande la relaxe de son client.

Le délibéré sera rendu le 17 octobre.

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