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Trois ans de prison ferme pour le grand-père incestueux

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Un sexagénaire comparaissait ce mardi pour agression sexuelle incestueuse sur mineure de 15 ans, en l’occurrence sa petite-fille. L’homme assure ne se souvenir de rien et suggère qu’elle a voulu le « piéger ». Il a été condamné à trois ans de prison ferme avec mandat de dépôt. Il sera inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles et devra s’acquitter d’une amende de 1.2 million au titre des dommages-intérêts.

Les faits se sont déroulés en 2018 et ont été révélés en 2019 par le lycée dans lequel l’adolescente était scolarisée. Alors qu’elle était en cours, elle est prise d’un malaise et est emmenée à l’infirmerie. Et c’est là que la jeune fille craque et avoue l’origine de son malaise. Tiraillée entre la prise de conscience de ce qu’elle avait subi et le risque que son grand-père aille en prison, son corps a lâché et elle a craqué. Elle a avoué que par trois fois, dont deux en l’espace de 24 heures, son papi s’est livré à des attouchements.

La première fois, il s’est introduit dans sa chambre alors qu’elle était au téléphone avec un ami. Il a le short et le slip baissé et se masturbe devant elle. Elle le prend en photo. Plus tard, il revient à la charge et cette fois cela va plus loin, profitant que la gamine soit tétanisée, il lui enlève son short et lui met deux doigts dans le sexe. Dans un ultime réflexe, elle le frappe au ventre avec sa jambe. Il s’en va.

« Je ne m’en rappelle pas, tout cela m’échappe »

Devant le juge et tout au long de ses auditions, l’homme de 68 ans joue l’amnésique. « Je ne m’en rappelle pas, tout cela m’échappe » Quand le juge lui rappelle la photo où il apparaît le short et le slip baissé, « je ne sais pas, je m’étonne, je ne comprends pas » Puis, tentative désespérée, « les toilettes sont à coté de sa chambre et peut-être que j’allais aux toilettes à ce moment-là et elle aurait pu faire cela pour me piéger, me prendre en photo quand j’étais aux toilettes. » Le juge le reprend, « mais c’était dans sa chambre ! », « m’en souviens plus.»

Autre fait, mais si là aussi la scène a été filmée, la victime a supprimé la vidéo de peur que son papi aille en prison, « c’était au Belvédère, il m’avait fait conduire et quand j’ai arrêté la voiture pour qu’il prenne le volant, il m’a déshabillé et léché mon sexe. Je pleurais. » Là aussi, le grand-père est dans le déni, « je ne me souviens pas, je ne comprends pas. » La victime, présente dans la salle, essuie des larmes.

Le rapport de l’expertise psychologique de la victime montre que si elle a minimisé les conséquences des actes de son grand-père, il n’en reste pas moins qu’elle a subi un traumatisme qui s’est traduit par des automutilations, une perte de confiance en soi et la peur d’être trahie. « Des symptômes significatifs d’une ou plusieurs agressions sexuelles », conclut le rapport.

« J’ai de la haine envers lui, il n’assume pas ce qu’il a fait. »

Sur l’agresseur, l’expert remarque que celui-ci ne fait pas montre d’anomalie mentale, qu’il est responsable de ses actes et qu’il a des tendances impulsives assez fortes et non maitrisées. En conclusion, il note : « il n’y a pas vraiment d’éléments favorables à sa réinsertion. Il peut passer à l’acte. »

La jeune fille est appelée à la barre. Elle s’avance intimidée et mal à l’aise. Elle jette un regard à son grand-père, il fixe le mur. Le juge lui demande si elle confirme les faits qui ont été exposés, elle acquiesce et prend la parole « j’ai de la haine envers lui, il n’assume pas ce qu’il a fait. » Les pertes de mémoire de l’accusé ? « Il fait exprès. » Visiblement sa peur de voir son grand-père aller en prison s’est envolée, et c’est tant mieux. Après en avoir délibéré le tribunal a condamné l’homme à trois ans de prison ferme avec mandat de dépôt. Il sera inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles et devra s’acquitter d’une amende de 1.2 million au titre des dommages-intérêts.