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Trois députés dans trois groupes différents à l’Assemblée nationale

Les rencontres et les discussions continuent pour Moerani Frébault et Nicole Sanquer à Paris. Le premier siégera chez Ensemble pour la République qui sera présidé par l’ancien Premier ministre Gabriel Attal et la seconde au groupe LIOT (Liberté Outre-mer et territoires) dont on ne connait pas encore le président. Tous deux espèrent obtenir un siège dans les commissions souhaitées, les lois pour Frébault et les affaires sociales pour Sanquer. Stratégie : se répartir pour donner plus de poids à la voix polynésienne. Quant à Mereana Reid-Arbelot, elle espère que le GDR avait qui elle siégeait à gauche parviendra à se reconstituer.

Les députés polynésiens auront sans doute un mandat agité. La situation à l’Assemblée nationale est inédite avec aucune majorité absolue mais trois blocs, le Nouveau Front populaire, le centre avec Ensemble pour la République, et le Rassemblement national. Et nos trois députés siégeront donc dans trois groupes différents. Mereana Reid-Arbelot siégera à gauche, peut-être avec le groupe GDR (Gauche démocrate et républicaine) s’il parvient à se reformer. Les discussions étaient encore en cours; expliquait-elle à notre partenaire Outremers 360 en début de semaine. Moerani Frébault a choisi le groupe présidentiel Ensemble pour la République qui sera présidé par l’ancien Premier ministre Gabriel Attal. La démission de son gouvernement a été acceptée ce mardi matin par Emmanuel Macron. Et Nicole Sanquer siégera avec le groupe LIOT (Liberté Outre-mer et territoires). « Après en avoir discuté avec Nicole, on a décidé de se répartir dans les groupes centraux pour avoir plus de poids chacun dans nos groupes respectifs et convaincre nos collègues d’adhérer aux différentes propositions et amendements que l’on porterait », a expliqué Moerani Frébault. D’ailleurs il espère bien peser dans son groupe, tout en profitant de la structure : « C’est un groupe important, c’est le deuxième groupe de l’Assemblée nationale avec une centaine de députés. 168 députés en comptant Horizons et le Modem, avec une grosse structure juridique et administrative sur laquelle on pourra s’appuyer pour porter nos textes. Et surtout, on est trois députés du Pacifique, Mikaele Seo pour Wallis-et-Futuna, Nicolas Metzdorf pour la Nouvelle-Calédonie et moi-même pour la Polynésie. Je pense que ça peut être intéressant sur une stratégie Pacifique que l’on pourrait avoir en commun. »

Il assure que son groupe s’est engagé à porter leurs sujets sur le Pacifique. Et pour lui la force de frappe de ce gros groupe sera incontournable. « On compte bien être extrêmement attentif aux besoins de la Polynésie en particulier et de l’Outre-mer en général. » Même dans les commissions, il s’agissait de se répartir le travail, comme l’explique Moerani Frébault : « J’ai fait la demande pour être au sein de la commission des lois. La demande est validée au sein de mon groupe. Nicole Sanquer, de son côté, a fait la demande pour être dans la commission des affaires sociales au groupe LIOT pour qu’on puisse se partager les sujets. On a déjà des parlementaires dans certaines commissions dont la commission des finances pour Teva (Rohfritsch, au Sénat, ndlr). Donc ça va faire un bel équilibre pour qu’on puisse faire avancer un maximum de dossiers de manière la plus efficace qui soit. »

Du côté de Nicole Sanquer, le groupe LIOT doit être finalisé ce jeudi. Ils seraient déjà 18 élus et cinq députés seraient encore en réflexion. Stéphane Lenormand, député de Saint-Pierre-et-Miquelon, est candidat pour présider le groupe et s’il était choisi il serait le premier ultramarin à occuper ces fonctions. Un autre député du groupe brigue le poste de président de l’Assemblée : il s’agit de Charles de Courson qui aimerait obtenir le perchoir. Mais « rien n’est encore décidé, il y a encore des tractations », précise Nicole Sanquer. La situation inédite pèse sur le choix des députés. « Pour échanger avec des députés présents à l’Assemblée nationale depuis longtemps, c’est vrai que nous vivons une situation totalement inédite avec énormément d’incertitudes avec les différents groupes, les différents candidats et la nomination d’un Premier ministre. Ce qui complique un peu les choses et même peut créer de l’instabilité. »

La députée croise ses deux collègues régulièrement. La campagne est derrière eux, il s’agit aujourd’hui de travailler, assure Nicole Sanquer. Elle aussi espère bien peser dans la politique, grâce à un groupe moins important mais dont le placement sur l’échiquier politique pourrait être déterminant. « Avec le groupe LIOT, ce qui reste intéressant c’est que nous restons des députés indépendants mobilisés pour porter la voix de leurs territoires. Beaucoup d’échanges, de comparaisons peuvent nous être utiles pour porter des sujets et surtout des priorités pour nos territoires ensemble. Le fait qu’il n’y ait pas de majorité absolue, les petits groupes permettront peut-être de faire la balance à un moment donné et donc, pour nous, de mettre en avant nos priorités et nos revendications pour nos territoires. »

Que ce soit un gros groupe ou un plus petit, porter la voix polynésienne pourrait être compliqué dans cette situation politique. Nicole Sanquer s’inquiète notamment d’un gouvernement démissionné mais encore en charge des affaires courantes jusqu’à la nomination d’un nouveau gouvernement. « Au niveau du travail parlementaire ce sera très compliqué de pouvoir initier des dossiers. » Sans parler de cette délicatesse constitutionnelle : certains ministres du gouvernement Attal ont retrouvé leur siège parlementaire. Ils assurent donc le travail exécutif d’un côté et le travail parlementaire de l’autre. « Ça pose de gros problèmes d’équilibre du régime », a expliqué un spécialiste de la constitution au journal Libération.

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