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Trois hospitalisations et un coureur dans un état critique après l’Ekiden

La course à pied en relais organisée sur le front de mer dimanche, en pleine après-midi et sous une forte chaleur, a mis les organismes à rude épreuve. Malgré les précautions prises par les organisateurs, l’événement, qui a rassemblé près de mille participants, a été marqué par plusieurs malaises, déshydratations et autres coups de chaud. Trois coureurs ont dû être évacués vers l’hôpital, dont un est toujours en réanimation, dans un état très inquiétant.

Succès populaire et sportif, la première édition de l’Ekiden l’a moins été sur le plan sanitaire. Cette course à pied en relais – format semi-marathon ou marathon, par équipe de 3 ou de 6 -, organisée par la Fédération polynésienne d’athlétisme et qui a rassemblé dimanche près d’un millier de personnes sur le front de mer, a été marquée par plusieurs malaises. Il faut dire que le premier départ a été donné à 13h30, au milieu d’une journée qui s’est révélée particulièrement chaude. Résultat : de nombreux coureurs ont dû être pris en charge par la Fédération polynésienne de la protection civile, mandatée par les organisateurs pour assurer le secours aux personnes pendant la compétition, après des coups de chaud ou des déshydratations.

Trois d’entre eux ont même dû être évacués par les pompiers vers l’hôpital de Taaone. Et un coureur s’y trouve encore. Ce jeune homme d’une vingtaine d’années, victime d’une hyperthermie selon nos informations, se trouve toujours ce mardi en réanimation dans un état très inquiétant.

Un format qui « pousse à se surpasser »

À la fédération, on explique pourtant avoir mis tout en œuvre pour éviter les accidents de ce genre en installant plusieurs points d’eau au stade Bambridge, où se concentraient les départs, arrivées et passages de relais, en mettant en place un ravitaillement sur le parcours, où étaient positionnés plusieurs dizaines de bénévoles et encadrants. Mais pour Cécile Gilroy, présidente de la Fédération d’athlétisme, ces accidents sont difficilement évitables sur ces courses grand public. « C’est le format de la course qui veut ça. Quand tu cours seul un marathon, tu te dis, bon, là, je vais ralentir. Là, c’est en équipe, et l’équipe veut faire au mieux pour être la mieux classée, explique-t-elle. Ça peut pousser les personnes à se surpasser. C’est le principe même de la course, le dépassement de soi, mais c’est clair que ça demande une préparation minimale, même pour un 5 km. »

Horaire imposé par la mairie

Sur place, la Fédération polynésienne de Protection Civile (FPPC), habituée des encadrements d’évènements sportifs, avait positionné onze secouristes pour 915 participants. Est-ce suffisant pour une manifestation de cette ampleur ? Les tonnelles prévues pour abriter les points de premiers secours – qui ont été régulièrement trop bondées pour pouvoir mettre toutes les victimes de malaises et autres problèmes à l’ombre – étaient-elles adéquates ? Tout a été fait dans les règles, assure l’association de secouristes, qui préfère pointer du doigt l’horaire de départ de la course. Les autres courses organisées en fin d’année sur le front de mer, comme la ATN Urban Run qui a lieu ce samedi 30 novembre, se fixent sur un départ plus tardif pour éviter les grosses chaleurs.

Un point sur lequel la Fédération d’Athlétisme rejoint les secouristes, rappelant qu’elle avait voulu tenir ce premier Ekiden de Polynésie en soirée, avec un départ aux alentours de 16 heures. « L’horaire nous a été un peu imposé pour cette année, parce que c’est une première édition, explique encore Cécile Gilroy. On voulait le faire en soirée, un samedi, mais c’était compliqué pour la commune de nous octroyer cette autorisation. On a donc essayé de faire comme on pouvait, d’où l’horaire, en plein milieu de la journée. »

Malgré ces malaises, et l’inquiétude qui demeure pour l’état de santé du coureur hospitalisé au Taaone, cette première édition de l’Ekiden a été globalement bien accueillie. Les organisateurs prévoient une deuxième édition… En soirée cette fois et au mois d’octobre plutôt qu’en novembre.

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