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Trois morts dans un accident à Mataiea

image d'illustration© Radio 1

 

Trois personnes sont mortes dans un accident de la route la nuit dernière, vers 2h40. Les victimes, deux hommes et une femme, avaient une trentaine d’années. Le fenua bat ainsi le triste record de 2022 : avant même la période des fêtes de fin d’année, 38 personnes ont perdu la vie sur les routes polynésiennes. Moins d’un mois après le séminaire dédié à la sécurité routière, lors duquel le ministre en charge des transports, Jordy Chan, avait promis pour 2025 un plan pluriannuel, les manques de l’arsenal législatif de l’État comme du Pays apparaissent toujours plus dramatiques et plus urgents. 

Un accident de la route survenu près de la mairie de Mataeia a coûté la vie à trois personnes la nuit dernière, selon un communiqué du Haut-commissariat. « Face à ce drame, nous devons collectivement nous rappeler que la vigilance et le respect des règles sont indispensables pour tous les usagers de la route », rappellent les services du Haussariat, qui ont déjà augmenté les contrôles routiers en cette fin d’année, et ils poursuivent :  « En Polynésie française, la majorité des accidents – 75% en 2023, ndr – survient la nuit et la consommation d’alcool et de stupéfiants sont responsables de la moitié des accidents sur les routes du fenua ».

Leur voiture, une petite berline. aurait percuté un mur. Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes de l’accident. Selon Polynésie La 1ère, des bouteilles d’alcool ont été retrouvées dans le véhicule Le décès brutal de ces trois personnes d’une trentaine d’années, deux hommes et une femme, porte à 38 le bilan mortel de routes polynésiennes en 2024. C’est, toutes proportions gardées, trois fois plus qu’en métropole. Le fenua bat ainsi le triste record de 2022, lorsqu’on dénombrait 35 décès, et le chiffre de 2023 qui était de 34.

À l’approche des fêtes, les autorités avaient prévu de multiplier les contrôles. C’est ainsi qu’on avait pu les voir, notamment, à Arue et Punaauia vendredi dernier. Des opérations qui, si elles permettent à chaque fois de découvrir des conducteurs sous l’emprise d’alcool ou de stupéfiants, voire sans permis de conduire, ne semblent pas dissuader les automobilistes de prendre le volant. Cette sensibilisation, certes nécessaire, ne saurait remplacer la présence effective sur les routes de la gendarmerie et de la police à des heures plus tardives et plus propices aux abus : 57% des accidents mortels en 2023 se sont produits entre 18 heures et 6 heures du matin. Quant à la vitesse excessive, elle est un facteur dans la moitié des décès de la route. Côté Pays, chargé de la prévention, l’année dernière le budget de la Direction des transports terrestres était d’un peu moins de 10 millions de Fcfp, dont un quart financé par l’État : spots TV, campagne « halte à la prise de risques », sensibilisation de plus de 7 000 élèves chaque année, aides financières au permis de conduire, rien n’y fait.

Une réglementation à renforcer, par l’Etat et par le Pays

Il y a moins d’un mois, lors du séminaire sur la sécurité routière dont l’objectif affiché était de faire évoler le cadre réglementaire, le Haut-commissaire Éric Spitz se déclarait fermement en faveur de davantage de répression, et pointait le retard de l’État : « Il y a un certain nombre de délits routiers qui n’ont pas été homologués au niveau national, nous ne pouvons pas faire de PV électronique, nous n’avons pas de caméras qui peuvent coller des contraventionsTout ça, ce sont des blocages administratifs, parce que le fichier des véhicules polynésiens n’est pas le même qu’au national, parce que nous avons des francs CFP pour les amendes alors que les logiciels sont en euros… C’est aussi à moi d’agir de manière à convaincre l’État, le gouvernement, de faire évoluer les choses ». 

L’État n’est pas le seul fautif. La Polynésie est le seul territoire ultramarin qui ne dispose pas d’une fourrière qui lui permettrait de confisquer « l’arme du crime », disait-il.

https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2024/12/SECURITE-ROUTIERE-1-fourriere-spitz.wav?_=1

On attend à présent le « plan pluriannuel » du Pays promis par Jordy Chan pour l’année prochaine. Un spécialiste doit être recruté par la Direction des transports terrestres pour le préparer.