Radio1 Tahiti

Tuki Fatuma et son ami gendarme jugés en juin pour corruption

© Florent Collet Radio 1

Après 48 heures de garde à vue Tuki Fatuma, mis en examen en juin dernier pour trafic d’ice, et un gendarme de la brigade de Faa’a ont été déférés ce matin au palais de justice de Papeete. Ils seront jugés en juin par le tribunal correctionnel, le premier pour corruption active d’une personne dépositaire de l’autorité publique, le gendarme pour corruption passive. Le gendarme est suspecté d’avoir perçu de l’argent de la part du trafiquant et d’avoir profité de sa fonction pour lui rendre certains services.

Une affaire dans l’affaire. En novembre 2019, quatre individus étaient interpellés à leur retour de Hawaii avec 1,4 kilogramme d’ice dissimulé dans des rames de paddle. Une affaire qui doit être jugée dans les prochaines semaines au tribunal correctionnel. Cependant, lors de sa garde à vue, la mule avouait avoir déjà joué ce rôle et ramené 2 kilogrammes de méthamphétamine depuis Los Angeles en juillet 2019. En décembre 2019, une information était ouverte pour faire la lumière sur cette information et confiée à un juge d’instruction. En juin 2020, Tuki Fatuma et son frère Tamaru étaient interpellés et mis en examen pour importation de produits stupéfiants, association de malfaiteurs et blanchiment d’argent. Selon nos informations, Tuki Fatuma aurait ainsi admis être à l’origine d’une importation de 500 grammes d’ice en lien avec Fred Garbutt, père, installé aux Etats-Unis et toujours recherché par la justice.

Durant son audition, le jeune homme de 35 ans a reconnu être un ami d’enfance d’un gendarme de la brigade de Faa’a. Les deux hommes ont ensuite connu deux destins opposés, mais ils ont continué à entretenir des relations lors de soirées dans les boites de nuit de Papeete, dans des parties de kikiriri ou même au domicile de Tuki Fatuma. Des relations qui ont été confirmées par des interceptions téléphoniques alors que Tuki Fatuma était placé sous écoute. Devant les gendarmes enquêteurs, Tuki Fatuma a ainsi reconnu avoir donné plusieurs centaines de milliers de francs à son ami gendarme et lui demandé certaines informations sur d’éventuelles enquêtes de gendarmerie le concernant. Des accusations suffisamment graves pour que le gendarme et Tuki Fatuma soient placés en garde à vue cette semaine comme l’avait divulgué Tahiti-Infos.

Un gendarme accroc au kikiriri

Selon nos informations, le militaire de la brigade de Faa’a aurait reconnu avoir aidé son ami d’enfance à ce qu’une plainte déposée contre Tuki Fatuma soit classée sans suite, et fourni l’identité du propriétaire d’une voiture à partir de la plaque d’immatriculation à la demande de Tuki Fatuma. Addict aux jeux et notamment au kikiriri, c’est pour pouvoir jouer à ce jeu de hasard clandestin que le gendarme explique avoir demandé de l’argent. À l’issue de son passage devant le juge des libertés et la détention, il a été placé sous contrôle judiciaire avec l’interdiction d’exercer sa fonction, de jouer à des jeux de hasard et d’entrer en contact avec Tuki Fatuma. Ils seront tous les deux jugés au mois de juin par le tribunal correctionnel. L’enquête pour trafic d’ice concernant Tuki Fatuma, quant à elle, se poursuit.