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Tya Zebrowski « aime être la plus jeune et battre les plus grandes »

©FFSurf

À seulement 13 ans, la jeune surfeuse d’origine polynésienne est le grand espoir du surf tricolore. Championne d’Europe U16, vice-championne du monde U18, elle performe déjà chez les adultes. Après avoir remporté trois étapes du QS, le 3e échelon mondial, elle est d’ores et déjà assurée de participer aux Challengers Series l’an prochain et à même obtenu une wild card à ce niveau pour une étape de fin de saison. Elle se confie sur son parcours et ses ambitions au micro de Radio1.

Dans la famille Zebrowski, je demande la fille. Après le père, Gary, devenu le premier Polynésien à participer aux Jeux olympiques d’hiver, la jeune adolescente de 13 ans est la nouvelle coqueluche du surf français. Phénomène de précocité, elle avait attiré l’attention en décrochant la 2e place aux Championnats de France open en 2022, et la 4e aux Mondiaux U18 la même année, à seulement… 11 ans. Depuis, celle qui a des origines partagées entre la métropole, Raiatea et Tahiti n’a fait que confirmer. « Quand je sors de l’eau, beaucoup de gens viennent de demander des photos ou des autographes, ils connaissent mon nom, ça me gêne un peu, mais ça donne confiance », confie-t-elle.

Esprit d’équipe

Cette saison, elle a de nouveau brillé sous les couleurs de l’équipe de France : championne d’Europe U16, vice championne d’Europe U18 et vice-championne du monde U18. « J’aime beaucoup être dans un team. Ca t’apporte beaucoup quand tu es dans l’eau ». Mais surtout, c’est sur le circuit professionnel que la surfeuse au gabarit de poche a démontré l’étendue de ses qualités. Engagée sur le circuit Européen des QS, le troisième niveau mondial, elle a signé trois succès en cinq étapes disputées, le tout en moins de deux mois : en Angleterre puis en Espagne en août, et à Anglet en septembre. « J’ai eu du mal à réaliser, surtout en Angleterre, c’était ma première victoire en QS », sourit celle qui vit ces manches professionnelles « comme des compétitions normales ».

Une wild card pour une étape des Challenger Series dès cette année, avant d’intégrer ce circuit l’an prochain

Ces expériences vont « m’apporter pour le niveau au dessus », enchaîne la jeune Polynésienne, qui compte suffisamment de points pour être assurée de concourir en Challengers Series l’an prochain. Un circuit mondial, et non plus continental, qui permet à ces cinq meilleures surfeuses, sur 50, de se qualifier pour le Championship Tour de la WSL. « C’était mon objectif en début d’année. Je ne pensais pas gagner trois étapes, mais j’étais certaine d’être qualifiée, c’était l’objectif donc je suis super contente », poursuit la jeune athlète, dont « le mental est (sa) principale force ».

Tya Zebrowski juge ces Challengers Series comme un circuit « avec des vagues différentes, partout autour du monde, avec des jugements différents… » : un nouvel univers à découvrir dès cette fin de saison. L’athlète est déjà assurée d’une wild card pour la dernière étape prévue au Brésil, et en attend une seconde pour une manche au Portugal. Et elle pourrait bien aborder ces compétitions  avec le statut de championne d’Europe QS 2024. « Ce titre n’est pas encore assuré, car il va peut-être y avoir d’autres compétitions QS avant la fin de l’année, au Maroc et au Portugal. Mais c’est bien parti, car les filles ont besoin de beaucoup de points pour me passer devant ».


Objectif CT et JO 2028

Plus jeune lauréate d’un QS 1000, d’un QS 3000 et du classement européen, Tya Zebrowski n’a aucun complexe sur son jeune âge, bien au contraire. « Je me sens bien et en confiance. Je préfère concourir contre des filles plus âgées, ça me met du challenge, ça fait monter mon niveau, ma technique évolue plus vite. J’aime être la plus jeune et battre les plus grandes », résume-t-elle. L’an prochain, l’objectif sera similaire, même au niveau supérieur : « je suis encore jeune, et j’ai encore beaucoup d’expérience à prendre, mais je veux essayer d’avoir des bons résultats » pour, à terme, « me qualifier » sur le Championship Tour. Autres vagues dans son viseur, celles des JO de Los Angeles en 2028, l’été de ses dix-sept ans.

Deux semaines par an au fenua, le temps de « me régénérer »

Des rêves plein la tête, pour celle qui partage son temps entre ses entraînements et ses cours par correspondance. En classe de 4e, elle apprécie particulièrement les matières artistiques ou l’histoire-géographie. Rien d’étonnant, au vu de ses nombreux voyages, « un peu partout dans le monde pour m’entraîner » : quand elle n’est pas dans le sud-ouest de la Métropole, Tya Zebrowski apprécie particulièrement  l’Australie, « où il y a toutes les sortes de vagues, de l’eau chaude et de gros centres de préparation ». Et il y a bien sûr la Polynésie, où la surfeuse passe environ deux semaines par an, entre Raiatea et Tahiti. « Ca me fait du bien d’être là-bas avec de la famille que je ne vois pas souvent. J’aime nager avec toutes sortes d’animaux, me régénérer dans les cascades de Raiatea… On y prend toute l’énergie, tout le mana avant le retour en France ». Et quelques leçons de planche : « J’ai surfé ma plus grosse vague à Teahupo’o, presque trois mètres, à huit ans. C’est un spot que j’aime beaucoup, qui est assez spécial, très spirituel et qui rend heureux. Beaucoup disent que cette vague est super dangereuse, mais ça l’est moins que Pipeline », un autre monstre qu’elle a déjà défié, par petit temps.

S’inspirer de tout le monde

Pour continuer à progresser, Tya peut s’appuyer sur une famille soudée. « Mes parents s’occupent beaucoup de mes sponsors, même si j’ai aussi un agent. Ils gèrent aussi mes réseaux sociaux, et moi je me concentre sur mes entraînements ». Licenciée à Hossegor, elle est notamment entrainée son propre père, heureux professeur dans les vagues après avoir longtemps glissé sur la neige. « Il m’apporte énormément de choses. Beaucoup de technique, mais aussi de la visualisation, du mental ou de la préparation physique ». Elle peut aussi compter sur son sens de l’observation. Ne lui parlez pas d’idole, « j’aime regarder tous les surfeurs, car ils ont tous une approche, un surf et un style différent. Je les observe, comme ça je peux adapter mon surf à leur niveau. Il faut que je les regarde tous ! » renchérit-t-elle. Cette semaine, une bonne occasion s’offre, puisque la Polynésienne est engagée sur le Quicksilver Festival, évènement amical organisé par Jérémy Florès à Hossegor. « C’est du fun, ça me fait du bien après avoir eu beaucoup de grosses compétitions, et ça permet de rencontrer de nouvelles personnes ». Parmi lesquelles un certain Kelly Slater, le champion olympique Kauli Vaast, « et plein de pros, contre qui je vais pouvoir surfer pour la première fois. »

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