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Ukraine : pourquoi Vladimir Poutine annonce-t-il une mobilisation partielle ?

Le président russe Vladimir Poutine a annoncé une « mobilisation partielle » pour l’opération militaire en Ukraine, ajoutant 300 000 réservistes aux hommes d’ores et déjà déployés sur place. Cette décision doit permettre à l’armée russe de combler ses pertes avant les prochains référendums d’annexions dans le Donbass.

Vladimir Poutine poursuit l’offensive de la Russie en Ukraine. Au 210e jour du conflit, le président du pays a annoncé la mobilisation partielle des Russes en âge de combattre, soit 300 000 réservistes qui vont être déployés. Cette annonce est en réalité une réponse directe et opérationnelle du Kremlin à la défaite d’Izioum il y a quelques jours, qui a permis aux Ukrainiens de récupérer 10 000 kilomètres carrés dans la région de Kharkiv.

Une des raisons de cette déroute russe est le manque de soldats, incapables de tenir les 2 500 kilomètres de ligne de front.

Ce renforcement de 300.000 hommes supplémentaires va permettre aux Russes de se régénérer, de combler les pertes, même si les capacités de l’armée russe sont en fait bien supérieures : 2,3 millions de militaires professionnels et jusqu’à 25 millions d’habitants mobilisables. Il reste à savoir si l’intendant suivra : il faut bien armer les militaires envoyés au front, leur donner du matériel qui fonctionne. Sur ce point précisément, les Russes ont été loin d’exceller.

Cette mobilisation annoncée est aussi une façon d’anticiper les référendums d’annexions dans le Donbass à partir de vendredi. Les Russes vont devoir apporter davantage de protection à ces territoires puisqu’ils vont devenir russes aux yeux de Vladimir Poutine. Le chef du Kremlin pourra désormais arguer que la Russie est attaquée en cas de contre-offensive ukrainienne, et continuera à brandir la menace nucléaire en cas d’obstacle à l’offensive dans l’est de l’Ukraine.

Plus de 800 interpellations dans 37 villes russes

Plus de 800 personnes ont été arrêtées, mercredi, lors de manifestations en réaction au discours de Vladimir Poutine, officialisant notamment une mobilisation partielle des réservistes pour la guerre en Ukraine, selon l’ONG OVD-info, spécialisée dans le décompte des interpellations. L’ONG estime que des regroupements ont eu lieu dans 37 villes, dont Moscou et Saint-Pétersbourg. Les deux principales villes russes concentreraient à elles seules plus de 350 arrestations.

Les journalistes de l’Agence France-Presse à Moscou ont vu au moins 50 interpellations sur l’une des artères centrales de la capitale. A Saint-Pétersbourg, la deuxième ville de Russie, un bus entier d’arrêtés a été emmené par la police dans le centre.

Ruée sur les vols au départ de Russie après le rappel de réservistes

Les prix des vols en aller simple au départ de la Russie se sont envolés mercredi face à une forte demande après l’annonce par Vladimir Poutine du rappel immédiat de 300 000 réservistes. Cette allocution télévisée, mercredi matin, a fait craindre à certains hommes en âge de combattre qu’il leur serait rapidement interdit de quitter le pays. Le ministre de la défense, Sergueï Choïgou, a néanmoins déclaré que la « mobilisation partielle » ne concernait que les hommes ayant une expérience militaire, pas les conscrits ni les étudiants. Le Kremlin a refusé de préciser si les frontières seraient fermées aux personnes visées par l’ordre de mobilisation et a demandé à la population de faire preuve de patience en attendant que la loi soit clarifiée.

Dans le même temps, les données de Google Trends ont montré un pic des recherches sur Aviasales, le site de réservation le plus populaire de Russie. Les vols directs de Moscou à Istanbul en Turquie et à Erevan en Arménie, deux pays qui autorisent les Russes à entrer sans visa, étaient complets mercredi, selon les données d’Aviasales. Les vols de Moscou à Istanbul via Turkish Airlines étaient soit tous réservés, soit indisponibles jusqu’à dimanche, à 14 h 15, heure de Moscou (13 h 15 à Paris).

Certains itinéraires avec escale, notamment ceux de Moscou à Tbilissi, la capitale de la Géorgie, étaient aussi indisponibles, tandis que les vols les moins chers à destination de Dubaï coûtaient plus de 300 000 roubles (5 029 euros), soit environ cinq fois le salaire mensuel moyen en Russie. Les tarifs pour un aller simple vers la Turquie ont atteint 70 000 roubles, contre un peu plus de 22 000 roubles il y a une semaine, selon les données de Google Flights.

Le directeur de l’agence russe du tourisme a déclaré qu’aucune restriction n’avait été imposée aux voyages à l’étranger pour le moment. Aeroflot, la compagnie aérienne nationale, a déclaré qu’elle ne limitait pas la vente de billets.

En partenariat avec Europe 1 et Le Monde.

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