Le président américain a mis en garde contre les menaces de la Russie d’utiliser l’arme nucléaire, une première depuis la guerre froide. Pourquoi la menace russe est-elle prise au sérieux et qu’est-ce qui justifie de tels propos ?
La guerre en Ukraine peut-elle mener à « l’apocalypse nucléaire » ? Ce sont les mots employés cette nuit par le président américain Joe Biden. Une mise en garde adressée à Vladimir Poutine, qui n’est pas sans rappeler la crise des missiles cubains en 1962. L’U.R.S.S avait alors déployé des missiles à tête nucléaire et entraîné la réaction immédiate de Washington. Le monde n’avait jamais été aussi proche d’un conflit atomique. Lorsque l’on regarde la situation en Ukraine, les propos du président américain semblent justifiés par la stratégie russe d’intimidation, jugée sérieuse.
Des recrues russes laissées sans armes ni nourriture
Il est clair que les armées russes sont incapables de gagner par les moyens conventionnels. Les pertes territoriales se multiplient dans l’Est et dans le Sud. Et les pertes matérielles sont gigantesques : il y a plus de 1 200 chars d’assaut hors service, plus de 400 chars abandonnés, en état de fonctionnement, aux Ukrainiens qui se retrouvent ainsi mieux équipés qu’avant le début de la guerre.
Et puis, autre problème, des vidéos tournées par les recrues russes elles-mêmes le montrent : elles ne sont ni armées ni nourries. Autant dire qu’elles ne peuvent répondre à l’exigence d’une victoire obligatoire sans une aide extraordinaire, au sens propre du terme. Outre la situation sur le terrain, la faiblesse vient aussi de l’État-major russe.
Des critiques dans toute la chaîne de commandement
Sergueï Choïgou, le ministre de la Défense russe, est mis en cause pour son incompétence. Le chef d’État-major, le général Guerassimov, est lui aussi critiqué. Le général commandant les opérations dans la région de Donetsk est considéré comme un incompétent notoire. La perte de confiance est donc totale du haut en bas de la hiérarchie militaire.
En transversal aussi, la méfiance règne entre les armées et les représentants des clans extrêmes, très puissants, comme ceux du Tchétchène Ramzan Kadyrov et d’Evguéni Prigojine, le patron du groupe Wagner. Vladimir Poutine doublerait lui-même l’armée en commandant des opérations via des officiers de confiance. Cet éclatement du commandement est propice aux situations dangereuses et aux décisions extrêmes, surtout si les Ukrainiens continuent à progresser sur le terrain.
En partenariat avec Europe 1.