ACTUS LOCALESJUSTICE Un an avec sursis pour avoir poignardé son compagnon « soumis » Waldemar de Laage 2024-10-29 29 Oct 2024 Waldemar de Laage ©LR Un couple était jugé en correctionnelles pour des violences à des degrés divers. Après une dispute sur fond de téléphone perdu, elle avait rossé son compagnon « soumis » à coup de balais. Lui s’était défendu, avant de recevoir un coup de couteau dans la cuisse. Elle se présente à la barre l’air terrorisé, le regard embué de larmes, portant sur ses épaules le poids de la culpabilité, et en son ventre celui d’un enfant à naître dans quelques mois. Face aux juges, cette femme de 25 ans est jugée pour des violences sur son compagnon, un jeune homme de 21 ans, qui souffre encore des blessures reçues le 24 septembre dernies. La dispute qui a scellée leur rupture lui vaut, à lui aussi, un renvoi pour violences. Le 24 septembre, les gendarmes trouvent la mise en cause en pleurs devant son domicile. Celle-ci explique avoir poignardé son tane à la cuisse. En audition, cette mère de trois enfants nés de précédentes relations, explique aimer « faire ma grande dame » dans sa relation avec son nouveau compagnon, un homme « soumis ». « Quand je lui dit de faire quelque chose, il le fait », déclare-t-elle aux gendarmes, décrivant une relation toxique, entamée un an auparavant. Une situation inverse de celle qu’elle connaissait dans ses précédentes relations : si elle est déjà venue cinq fois au tribunal pour violences conjugales, c’est la première fois qu’elle est du côté des mis en cause. Cette fois, son tane actuel est « incapable de me frapper », reconnait celle qui, sans emploi stable, vit aux crochets de sa mère. Balais et couteau Les faits étudiés au tribunal ce mardi prennent racine dans une histoire de téléphone perdu. Face à l’inaction de son compagnon, la jeune femme enceinte de trois mois s’emporte, et provoque le courroux du jeune homme en déchirant un de ses documents d’identité. Un rapport sexuel vient finalement mettre fin à la dispute. « Et puis on a arrêté, car je n’avais plus envie », poursuit la jeune femme, d’une voie fluette. L’amour passé, la haine revient et le conflit avec. Madame se saisit alors d’un balais cassé pour rosser le jeune homme. Lequel réplique en parvenant à attraper le même manche à balais, occasionnant une ecchymose à sa compagne. Celle-ci récupère alors un couteau de cuisine, effectue quelques coups en l’air, avant de planter la lame dans la cuisse du jeune homme. Une entaille sur cinq centimètres « La chair de sa cuisse est tombée, la lame est entrée sur cinq centimètres », fait remarquer le président, photos à l’appui. « Je voulais faire semblant pour lui faire peur, je n’ai pas fait exprès », assure de son côté la futur maman, qui se dit mortifiée par son acte au point d’avoir proposé à sa victime de s’infliger la même blessure « pour voir comment était la douleur ». Son avocate sous entend que sa victime serait victime de violences psychologiques, qu’elle aurait caché à la justice et plaide « un geste incontrôlé et incontrôlable ». Un geste qui vaut à la jeune femme une condamnation à 1 an de prison avec sursis probatoire de 2 ans, un obligation de soins, de travail et d’indemniser la victime. Ce montant devra être déterminé au civil. Car le jeune homme dit toujours souffrir de cette entaille et ne pas en connaître toutes les conséquences à l’heure actuelle. La plaie saigne toujours, plus d’un mois après les faits, ce qui reporte ses tests d’admission à l’armée. Il décrit une relation difficile, dans laquelle il est régulièrement victime de gifles. S’il est également mis en cause pour l’ecchymose causée à son ex compagne avec le balais, son avocate répète qu’il « n’a fait que répliquer ». Le tribunal l’a finalement condamné à 30 000 francs d’amende avec sursis. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)