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Un « Anneau de la Mémoire » pour rendre hommage à 580.000 soldats

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MÉMOIRE – Ce monument, qui rend hommage aux soldats tombés lors de la Première Guerre mondiale a été inauguré mardi par François Hollande.

Un monument de taille pour le 100e anniversaire du début de la Première Guerre mondiale. François Hollande a inauguré mardi 11 novembre, jour anniversaire de l’armistice de 1918, un nouveau mémorial en l’honneur des soldats tombés au champ d’honneur entre 1914 et 1918. L' »Anneau de la Mémoire », situé dans le Pas-de-Calais, réunit dans une fraternité posthume près de 580.000 combattants venus du monde entier.

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Des plaques d’acier pour symboliser les obus. Les noms de 579.606 soldats sont inscrits sur 500 plaques d’acier d’environ trois mètres de haut, rappelant le déluge d’obus du conflit. Pour la première fois, les ennemis d’hier sont rassemblés dans l’ordre alphabétique, sans distinction de nationalité, d’origine ou de religion.

La nécessité d’un « monument durable ». En 2011, l’Etat a cédé à la région Nord-Pas-de-Calais un terrain de 2,2 hectares à proximité immédiate de la nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette édifiée en 1921, à charge pour la collectivité territoriale d’y construire un mémorial d’exception. « La violence de la mort de masse qui a frappé notre territoire exigeait un monument durable », souligne l’historien Yves Le Maner, qui a conçu le projet, signé par l’architecte Philippe Prost.

« Il n’y avait pas de haine entre eux ». L' »Anneau de la Mémoire » ne célèbre pas les vainqueurs de la guerre, mais évoque la souffrance partagée de ces combattants venus du monde entier.

« On les réunit, c’est tragique à dire, de manière posthume », nous explique Yves Le Maner, « On sait, en examinant les récits des combattants, qu’il n’y avait pas de haine entre eux ». « Ces hommes ont eu conscience très vite de souffrir des mêmes épreuves et déjà dans les combats, il y avait une forme de compréhension de l’adversaire », ajoute-t-il. L’historien n’en doute pas, ce monument est « un message très important pour l’Europe d’aujourd’hui ».

La liste des noms a été dressée à partir des données fournies par chaque nation. La base fournie par la Commonwealth War Graves Commission rassemble 241.214 noms de combattants issus de l’ancien empire britannique inhumés dans quelque 800 cimetières militaires de la région. Le Volksbund Deutsche Kriegsgraberfursorge allemand en a transmis 173.876. La liste française de 106.012 noms, pour sa part, intègre les combattants de l’ancien empire colonial et ceux de la Légion étrangère « morts pour la France », dont 59 Suisses, des Chiliens ou des Argentins. Mais l’Anneau porte aussi les noms de 2.326 Belges, 2.266 Portugais, 1.037 Russes, ou encore six Américains.

Une partie du monument a été édifiée en porte-à-faux au dessus du vide pour signifier la fragilité de la paix retrouvée sur le continent européen.

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Notre-Dame-de-Lorette, Douaumont et la tranchée des baïonnettes. Il existe en France plusieurs monuments construits en souvenir du premier conflit mondial et de ses morts. À la nécropole Notre-Dame-De-Lorette, édifié en 1925, les corps de 22.000 soldats identifiés ont été accueillie et les restes de 20.000 soldats inconnus ont été déposés dans des ossuaires. Il existe un autre ossuaire à la nécropole nationale de Fleury-devant-Douaumont, inauguré en 1929, où reposent les restes de 16.000 soldats, essentiellement morts sur le front de Verdun.

Enfin, la Tranchée des baïonnettes, près de Douaumont, rend hommage depuis 1920 à sept soldats inconnus, morts en 1916, ensevelis dans leur tranchée lors d’un bombardement.

source Europe1