INTERNATIONALSPORT Un basketteur de Rouen licencié après un tweet sur « Charlie Hebdo » Europe1 2015-02-25 25 Fév 2015 Europe1 Akin Akingbala, ici sous les couleurs de Nancy en 2011, a été licencié par le club de Rouen. © Jeff PACHOUD/AFP Akin Akingbala, ici sous les couleurs de Nancy en 2011, a été licencié par le club de Rouen. © Jeff PACHOUD/AFP SANCTION – Le président du SPO Rouen estime que le joueur a porté atteinte à l’image du club. « Je ne suis pas Charlie, je suis Ahmed, le policier mort. Charlie a ridiculisé ma foi et ma culture et je suis mort en défendant son droit à le faire. » C’est pour avoir retwitté ce message d’un chroniqueur du quotidien flamand Standaard, Dyab Abou Jahjah, que le pivot nigérian du SPO Rouen, Akin Akingbala (@BigKin33 sur Twitter), a été licencié par son club, actuel 14e de Pro A. « Le club estime qu’il a porté atteinte à son image en partageant ce tweet », explique l’avocat d’Akingbala, Romuald Palao. De son côté, le président du club normand, Yvan Gueuder, indique simplement dans un communiqué avoir procédé au licenciement du joueur pour « non respect des clauses de son contrat de travail », en précisant qu’il avait fait l’objet de « plusieurs avertissements » et qu’il a quitté le club mardi matin. Voici le tweet partagé par Akin Akingbala : I am not Charlie, I am Ahmed the dead cop. Charlie ridiculed my faith and culture and I died defending his right to do so. #JesuisAhmed — Dyab Abou Jahjah (@Aboujahjah) 8 Janvier 2015 « Ce message n’a rien d’infamant. Akin Akingbala est chrétien. Dans son esprit, cela n’avait rien à voir avec la religion. C’était une manière de dire qu’il fallait aussi parler des policiers et pas seulement de Charlie Hebdo« , souligne encore le conseil du joueur nigérian, âgé de 31 ans. Akingbala avait partagé ce tweet deux jours après la tuerie dans les locaux de l’hebdomadaire satirique. Dans la foulée, il en avait partagé un autre, toujours du même auteur, qui reprenait le tweet en pièce jointe et montrait que son premier message avait trouvé un large écho sur la toile. This tweet was shared 17000 times so far. Reaching millions. Do not underestimate the power of an idea. #JeSuisAhmed pic.twitter.com/mR8IBps00q — Dyab Abou Jahjah (@Aboujahjah) 9 Janvier 2015 « Ce tweet a déjà été partagé 17.000 fois (au final, ce sera 40.000 fois). A atteint des millions de gens. Ne jamais sous-estimez le pouvoir d’une idée. #JeSuisAhmed » 1,8 point de moyenne. D’après l’avocat du joueur, le retweet a plutôt été utilisé comme un « prétexte » par son club qui « voulait s’en séparer depuis plusieurs mois ». Le géant de 2,08 m s’était fait connaître en France sous les couleurs du Sluc Nancy, avec lequel il avait remporté le championnat en 2011. Après un passage en Ukraine (Azovmach) et en Belgique (Verviers-Pepinster), Akingbala avait été recruté pour un an par Rouen mais ses statistiques faméliques (11 matches disputés, 10 minutes, 1,8 point de moyenne) avaient poussé les dirigeants à le mettre sur la touche. L’affaire a été portée devant le conseil des prud’hommes de Rouen. L’intérieur nigérian, qui s’est vu notifier son licenciement le 17 février, cinq jours après son entretien préalable, réclamera ses salaires jusqu’à la fin de saison, d’un montant total évalué à environ 45.000 euros par son conseil. L’affaire doit être plaidée le 4 juin. >> LIRE AUSSI – « Charlie Hebdo » : « hors de question de changer la ligne éditoriale » >> LIRE AUSSI – Maryse Wolinski : « le combat pour la liberté d’expression continue » Source : Europe1 Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)