ACTUS LOCALES

Un biologiste marin en autarcie pendant 8 mois pour étudier le Titi des Tuamotu

Dans le cadre de l’appel à microprojets TeMeUm, l’Office français de la biodiversité et la commune d’Anaa ont fait appel au biologiste marin Matthieu Juncker pour collecter des données sur le Chevalier des Tuamotu, aussi appelé « Titi ». Pour mener à bien sa mission, baptisé « à contre courant », il vivra pendant 8 mois en total autarcie sur un atoll inhabité. Les précisions de notre partenaire Outremers 360°.

Le Chevalier des Tuamotu (Prosobonia parvirostris), aussi appelé « Titi », est un oiseau endémique de l’archipel des Tuamotu. Si ce petit limicole était autrefois très commun, il est aujourd’hui considéré « en danger d’extinction » sur la Liste rouge des oiseaux de Polynésie française établie par l’UICN. En effet, le Titi est menacé par plusieurs facteurs liés à l’évolution et la dégradation de son habitat. Cet oiseau a disparu d’un grand nombre d’atolls en raison de l’introduction par l’Homme de rats, chats, chiens et cochons. Le Titi niche au sol, ce qui le rend particulièrement vulnérable face à ces différentes espèces.

Les atolls qui abritent le Titi sont eux mêmes en danger, du fait de leur faible hauteur, des changements climatiques et de la montée des eaux. Pour comprendre et répondre à ces enjeux, le projet « Ki mua ki te kōpape » (à contre-courant) de la commune d’Anaa vise à étudier le Chevalier des Tuamotu et son habitat afin de déterminer des actions de conservation à mettre en place.


Financé dans le cadre de l’appel à microprojets Te MeUm 2023, le programme de conservation du Titi se décline en trois objectifs :

  • Evaluer l’état des populations
  • Identifier les priorités d’action et les îlots propices à sa conservation
  • Sensibiliser la communauté locale

Pour réaliser ces actions, le biologiste marin Matthieu Juncker va vivre 8 mois sur un des atolls inhabités des Tuamotu, en totale autarcie. Équipé de tout le matériel nécessaire à la prise de données scientifiques, il envisage également d’emporter avec lui un dessalinisateur et un téléphone satellite.

La mission sur le terrain commencera en avril 2024, après la saison cyclonique du Pacifique Sud. Matthieu Juncker a déjà effectué deux missions de reconnaissance sur place au cours desquelles il a rencontré le Conseil municipal, les habitants, et les propriétaires fonciers dont il a eu l’accord pour vivre sur l’atoll. Pendant les 6 mois qui le séparent du début de la mission, il devra se perfectionner en matière de survie : pêche, reconnaissance de plantes, d’algues, gestion des blessures, construction d’abris, récupération d’eau, etc.

Cette immersion solitaire permettra d’étudier le Chevalier des Tuamotu de manière approfondie tout en limitant au maximum son dérangement. Matthieu Juncker espère ainsi sensibiliser et mettre en place des mesures de gestion afin de limiter les pressions humaines. Sur le site internet lié au projet, il explique « qu’étudier le titi […] est une manière de « sauver l’atoll « , d’œuvrer pour que les îles basses puissent exister au-delà du siècle ».

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