ACTUS LOCALESJUSTICE « Un câble usé à 90% et une artère bouchée à 90%, lequel des deux a flanché en premier ? » Vaite Urarii Pambrun 2019-11-25 25 Nov 2019 Vaite Urarii Pambrun Après le réquisitoire de l’avocate générale, les plaidoiries de la défense se sont succédé. Me Lau a assuré que les « pilotes sont précis dans leurs gestes » mais qu’il ne faut pas exclure « le rétrécissement de l’artère du pilote à 90 % (…). Un câble usé à 90% et une artère bouchée à 90%, lequel des deux a flanché en premier ? » a-t-il demandé à la cour. Les avocats de la défense se sont succédé et tous sont d’accord pour dire que « les manquements n’ont pas contribué à créer le crash (…). La preuve de la causalité doit être établie et ce n’est pas le cas », ou encore que « tous ces rapports d’expertise ne peuvent conclure à la rupture du câble en vol ». Ce crash a été « un choc terrible » Me Lau a rappelé que ce jeudi 9 août 2007 a été pour la Polynésie « un choc terrible », car la Polynésie est immense mais elle vit comme un village où on connait tout le monde. Il affirme que lors de l’annonce de ce crash, « cela a été le choc, cela a été difficile pour tout le monde et chacun s’est dit, est-ce que j’ai un membre de la famille ou une personne que je connais dans cet avion, et on ne peut pas être indifférent à ce drame (…). C’est un choc également car c’est un Twin Otter, il a volé pendant très longtemps ici. Et on l’a pris à maintes reprises jusqu’à même Tetiaroa qui avait alors une piste de corail, on s’y sentait en sécurité dans cet avion, et donc c’est terrible d’apprendre ce crash ». « Le rétrécissement de l’artère à 90 %, c’est grave, c’est une donnée incontournable de cette affaire» – Me Lau Il rappelle d’ailleurs qu’il a été l’avocat du syndicat des pilotes à une époque et assure que ces derniers sont précis « dans leurs gestes, puisque j’allais dans le cockpit avec le pilote (…). Santurenne ne devait pas faire exception à cela. Mais cela dit, comment accepter certains mots que j’ai entendu, que c’est un avion poubelle ou une épave, je ne trouve pas cela responsable de la part de Santurenne. Comment pouvait-il accepter, lui qui avait la sécurité des passagers, de piloter cet avion (…) ? Je ne peux accepter cela, ce sont des mots qu’on avance pour agrémenter un dossier (…). Ce qui m’a beaucoup interpellé c’est plutôt l’incapacité possible du pilote. Une chose est incontournable dans ce dossier, c’est le rétrécissement de l’artère à 90 %, c’est grave, c’est une donnée incontournable de cette affaire. Une personne qui a une artère réduit à 90 %, il y aura à un moment donné une manifestation d’arythmie, avec un défaut dans la coordination, ou la confusion dans les gestes (…). Un câble usé à 90% et le pilote a une artère bouchée à 90%, lequel des deux a flanché en premier ? Quelle est la valeur la plus haute et ce n’est pas une évaluation probabilistique ? ». Me Lau a ensuite rajouté à la fin de sa plaidoirie : « J’ai entendu Fourreau dire ‘vous êtes ici pour travailler, nous nous sommes ici par amour’, c’est vrai ». L’avocat de la défense a ensuite rappelé le crash de la PanAm le 22 juillet 1973 vers 22 heures dans lequel il n’y a eu qu’un seul survivant. Il souligne que l’enquête « n’arrivera pas expliquer les raisons » et rajoute « dans cet avion j’avais un ami (…). On devait se voir (…). Oui, on est là pour faire notre travail c’est vrai, et on le fait avec cette robe qui nous garantit notre liberté, notre indépendance et on doit exercer notre fonction avec humanité ». A lire aussi: Air Moorea: l avocate générale requiert des peines de 2 a 3 ans de prison et des amendes Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Tags:crash Air Moorea