Le tribunal administratif a été saisi par les parents d’un collégien de 14 ans, victime de harcèlement moral, mais qui a été sanctionné par la direction de l’établissement tandis que les harceleurs n’ont pas été inquiétés. Les parents demandent l’annulation de la sanction, et poursuivront l’affaire au pénal.
Des parents demandaient ce matin l’annulation d’un avertissement donné à leur fils par la direction de son collège. Depuis deux ans, cet adolescent d’origine métropolitaine et maghrébine est victime de harcèlement moral de la part de plusieurs élèves qui le traitent de violeur et de pédophile. Mais selon Me Dumas, la réponse de l’établissement pose question : la direction, qui était au courant mais n’a rien fait pour faire cesser les agissements des harceleurs, reconnait que l’adolescent est bien victime, mais pour faire cesser les rumeurs, on lui inflige un avertissement. Une contradiction incompréhensible, pour l’élève et ses parents, qui n’ont pas pu bénéficier d’une médiation : « Il n’y avait aucun dialogue possible entre l’établissement, ce jeune homme et les parents », dit Me Dumas.
Le rapporteur public a conclu à l’annulation de la sanction pour « défaut de motivation en droit ». La décision sera rendue le 13 juin. Mais la famille ne compte pas en rester là : « D’autres recours contre X, visant tous les protagonistes, sont actuellement en préparation et seront bientôt déposés au pénal », ajoute Me Dumas.
Le collégien, lui, a dû quitter son établissement face au harcèlement qui s’est poursuivi, et il est scolarisé à domicile via le dispositif du CNED.