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Un colloque international sur la lutte anti drogue

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La Polynésie accueille du 14 au 16 novembre un colloque international sur la lutte contre le trafic de stupéfiants dans le Pacifique. Responsables américains, australiens et néo-zélandais de haut niveau retrouvent à Tahiti les autorités locales ainsi que de nombreux acteurs de la justice et de la police au niveau national.

« L’idée, que je défends depuis déjà un moment, c’est qu’on ne peut pas travailler seul, dit le Procureur général Thomas Pison. Il y a un an, nous avons eu un colloque à Los Angeles sur le même thème, donc on a souhaité faire le match retour, en quelque sorte. »  L’objectif : dynamiser et faciliter les contacts et les échanges entre les acteurs opérationnels de la lutte anti-drogue dans le Pacifique. Le colloque est rendu possible par le financement de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca). Les moyens de lutte au fenua ont été renforcés récemment et, dit le Procureur général, le seront encore davantage.

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Une vingtaine de personnes font le déplacement. D’abord depuis Paris, avec la présence d’Olivier Christen, directeur des Afaires criminelles et des grâces au ministère de la Justice, qui interviendra sur la politique pénale et sa déclinaison au plan local ; d’un avocat général près la cour d’appel de Paris, qui parlera de l’organisation et du rôle des juridictions spécialisées ; d’Éric Serfass, procureur de la République adjoint près le tribunal judiciaire de Paris, dont le sujet sera la coopération entre la Juridiction interrégionale spécialisée de Paris et le parquet de Papeete; et de Stéphanie Charbonnier, directrice de l’Office français anti-stupéfiants (Ofast) qui interviendra sur le travail avec l’antenne locale de l’Ofast. Le Procureur général près la cour d’appel de Nouméa sera également présent, ainsi que deux représentants de l’ambassade de France à Washington DC.

Parmi les personnalités étrangères présentes, on compte le chef du service chargé de la répression du trafic international de stupéfiants, du blanchiment d’argent et du racket en Californie, qui expliquera l’approche américaine judiciaire et financière dans la lutte contre les trafics, et la cheffe des douanes américaines à l’aéroport de Los Angeles ; des représentants de la police et des douanes néo-zélandaises, de la police australienne et du parquet de Melbourne.

Au programme aussi, plusieurs interventions de personnalités du fenua, au premier rang desquelles le président Edouard Fritch et le haut-commissaire Éric Spitz, le contre-amiral Geoffroy d’Andigné, Thomas Pison ainsi que le Procureur de la République Hervé Leroy, et le premier président de la cour d’appel de Papeete Thierry Polle, le commandant de la gendarmerie en Polynésie, le général Frédéric Saulnier, le directeur territorial de la police nationale Mario Banner-Martin, et le directeur régional des Douanes Jean-François Tanneau.

En Polynésie, c’est principalement l’ice qui pose problème. Le fenua est un marché de consommateurs, mais aussi un point de passage vers d’autres pays de la région. Les autorités estiment que la majorité de la drogue vient de Los Angeles, principalement par voie aérienne. Et la fin des restrictions liées au Covid a, sans surprise, donné un nouveau souffle aux trafics. « En 2021, on a saisi un peu plus de 10 kilos d’ice, dit Thomas Pison, en 2022 on en a saisi 21. Et puis dans le même temps, parce que ça s’est raréfié, on est quand même a plus de 300 000 Fcfp le gramme. Ça montre bien que le phénomène ne s’est pas arrêté, et je ne suis pas sûr qu’il ait baissé. »

C’est pourquoi l’échange de renseignements entre différents pays est essentiel, rappelle Thomas Pison. Et si ces échanges concernent au premier chef les forces de sécurité, le Procureur général souhaite également que la collaboration entre les services judiciaires des pays de la zone soient renforcée.

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La presse n’aura accès qu’aux discours d’introduction du colloque, lundi matin. « Il y aura des échanges opérationnels, l’idée c’est que ça ne soit pas sur la place publique. D’ailleurs toutes les invitations sont parties, donc ceux qui n’en ont pas eu, ça veut dire qu’ils ne sont pas invités, » précise Thomas Pison.