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Un colloque pour définir la citoyenneté ma’ohi

©CP/Radio1

Tematai Le Gayic est à l’initiative d’un colloque, ce samedi à Paea, sur la citoyenneté maohi. Sur quel socle identitaire la construire, comment la mettre en place, est-elle la seule façon de protéger l’emploi local et le foncier, telles seront les questions débattues dans plusieurs tables rondes. L’objectif du député : « co-construire » la proposition de loi constitutionnelle qu’il va déposer à l’Assemblée nationale, mais aussi inciter à la signature de la pétition qu’il a lancée pour appuyer ce projet de loi et l’intervention des indépendantistes à l’ONU en octobre.

Le député Tematai Le Gayic avait entamé fin août une tournée pour faire la pédagogie de la « citoyenneté ma’ohi » qu’il veut inscrire dans la Constitution : une « co-construction légistique » de sa prochaine proposition de loi à l’Assemblée nationale. Le président Macron a proposé un calendrier de révisions constitutionnelles en deux dates : en février 2024 pour la Nouvelle-Calédonie, et en fin d’année prochaine pour les autres collectivités ultramarines. Tematai Le Gayic vise février parce qu’« on pense que la Polynésie a un statut beaucoup plus proche de celui de la Nouvelle-Calédonie. »

Nouvelle étape dans cette réflexion, un colloque sur le sujet qui se tient toute la journée de ce samedi 16 septembre à la salle Manu iti de Paea, et qui rassemble universitaires, sociologues, juristes. Le colloque est ouvert à tous, de préférence en s’inscrivant préalablement via la page Facebook de Tematai Le Gayic.

Quatre tables rondes sont prévues.  La première, « La construction d’une identité ma’ohi » sera animée par Bruno Saura, professeur en civilisation polynésienne à l’UPF, et ses collègues Mirose Paia, maitre de conférences en langue tahtiienne, et Jacques Vernaudon, maître de conférences en linguistique. « Il y a aujourd’hui une question, dit Tematai Le Gayic, sur comment on identifie le ma’ohi, d’où vient ce terme, il y a une confrontation entre citoyenneté ma’ohi et citoyenneté polynésienne. L’objectif c’est de retrouver l’essence de ce terme, et est-ce que ce terme peut être exploité au niveau juridique ? »

La deuxième table ronde est consacrée à « La protection du patrimoine foncier et de l’emploi local » et sera animée par Me Philippe Neuffer et Me Vahinerii Tavanae. Il s’agit entre autres de savoir si la loi sur la protection de l’emploi local mise en place par le Tapura est une « usine à gaz » ou pas, et « si la citoyenneté ma’ohi peut être plus intéressante sur l’emploi et la question du foncier », dit Tematai Le Gayic

En invités exceptionnels, les Calédoniens Emmanuel Tjibaou, directeur du « développement de l’humain et des identités » au gouvernement de la Province Nord, et Emmanuel Kouriane, doctorant en droit public attaché au Sénat coutumier. Leur sujet, « Le modèle calédonien de citoyenneté », est l’objet de la troisième table ronde. Enfin, la quatrième est intitulée  « La mise en place d’une citoyenneté ma’ohi » et sera animée par Emmanuel Kouriane et Philippe Neuffer.

L’initiative du député se double d’une pétition en ligne, avec l’objectif d’atteindre 100 000 signatures : rassembler les signatures de la moitié du corps électoral permettrait d’obliger l’Assemblée nationale à examiner la proposition de loi de Tematai Le Gayic en séance.

Cette pétition sera naturellement un élément du débat préalable que le président du Pays souhaite voir à l’assemblée de la Polynésie : « On a demandé au président Tony Géros à ce qu’une proposition de résolution soit formulée à l’assemblée de la Polynésie. »  Elle donnera aussi, si elle atteint son objectif ou du moins s’en rapproche – davantage de poids à son intervention devant la 4e Commission de l’ONU début octobre.

 

 

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