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Un colossal site gaulois de stockage à grains découvert en Auvergne

Des archéologues ont mis au jour, dans le Puy-de-Dôme, un site archéologique inédit en France : une centaine de silos à grains datant de l’époque gauloise.

Les chercheurs ont peut-être bien laissé échapper un « par Toutatis », tant la découverte est majeure. Début août, ils ont sorti de terre une centaine de silos de stockage de céréales datant des Gaulois, sur le site du plateau de Corent, dans le Puy-de-Dôme, a-t-on appris jeudi auprès des responsables des fouilles. Une trouvaille archéologique pas si surpenante, d’après Le Monde qui a révélé l’information, puisque Corent était problablement la capitale des Auvergnes, l’un des plus puissants peuples gaulois.

120 silos retrouvés. C’est en creusant des tranchées dans le sol argileux d’un ancien lac, le Lac-du-Puy, à 500 mètres d’altitude, pour en restituer l’histoire sédimentaire, que les archéologues sont tombés sur ce trésor gaulois. 120 silos, datant de l’âge de Fer – 800 à 50 ans avant Jésus-Christ – et dont le nombre total est estimé à plus d’un millier, a expliqué Matthieu Poux, professeur d’archéologie à l’université Lyon-2 et responsable des fouilles. Ces silos pouvaient contenir jusqu’à 1 tonne et demie de céréales, portant la capacité du site « à plusieurs centaines de tonnes ».

Loin d’une image primitive des Gaulois. « C’est le plus gros ensemble jamais trouvé en France et une découverte majeure pour […] la compréhension du mode de fonctionnement de l’économie gauloise », a-t-il déclaré. Une économie loin d’être « rudimentaire comme on pouvait le supposer il y a une centaine d’années ». « C’est une économie qui dégage des surplus, que l’on stocke et que l’on échange. Il y a un circuit de stockage et de redistribution des ressources », a ajouté l’archéologue.

Un dispositif « ingénieux ». Pour Matthieu Poux, le principe de ces silos est « ingénieux »: « creusées dans un sol argileux, pratiquement imperméable à l’eau et à l’air, les fosses étaient remplies à ras bord de blé, orge ou seigle, puis obturées hermétiquement ». Un système d' »emballage sous vide » qui permettait de conserver les céréales « plusieurs mois, voire plusieurs années ». Ces céréales ont peut-être été stockées « pour soutenir un siège ou à proximité d’une grande place de marché ou alors c’était un surplus exceptionnel », a estimé ce spécialiste.

Quel âge ont ces silos ? Le fait que les parois des silos étaient recouvertes d’une couche de charbon montre que les installations ont été stérilisées au feu, « afin d’être utilisées plusieurs fois ». Puis, lorsqu’ils ne servaient plus, ces silos ont été comblés de terre. Le site semble avoir été aménagé en peu de temps, note Matthieu Poux, car « les silos sont très régulièrement espacés et on dirait qu’ils ont tous été comblés en même temps ». Avec cette découverte, les chercheurs ne font qu’ouvrir la porte à de multiples questions, dont celle de la date de construction de ces silos. Des prélèvements de charbon ont été effectués dans leur fond pour permettre d’y répondre.

Source : Europe1

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